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2 décembre 2014 2 02 /12 /décembre /2014 10:40

Germaine-Bouret-have-another-drop-before-the-fight."La libération.

 

 En 43-44, le vent tourne, et au milieu des crachouillis accrus du brouillage, la BBC nous apprend bonne nouvelle sur bonne nouvelle : les Allemands capitulent à Stalingrad !

 Radio-Paris prétend qu’ils pratiquent une nouvelle tactique astucieuse appelée "défense élastique", ce qui inspire Pierre Dac pour "Les Français parlent aux Français", la parodie, la parodie d’un refrain de Georgius, la plus bath des javas : 

"Ah ! ah ! ah ! ah !

C’est la défense élastique...

 

Alors nous, les gamins de maintenant quatorze ans, comme les zazous "résistants" de tout à l’heure, on s’amuse comme des fous à se bombarder avec des élastiques au passage de la Wehrmacht, sous l’oeil des passants dont la plupart s’amusent de l'illusion...

 

L’Armée Rouge avance partout. les Alliés marchent sur Rome. La jeunesse chante la dernière chanson en vogue ; son interprète Charles Trenet en a fait la musique, mais, chose rare, c’est un tout jeune comédien-chansonnier un peu foufou, nommé Francis Blanche, qui a écrit ces paroles que nous débilaitons dans les cours de récré :

 

Ah ce qu’il est beau le débit de lait

Ah ce qu’il est laid le débit de l’eau.

Débit de l’eau si beau, débit de l’eau si laid...

 

Vers la fin mai 44, sur notre radio clandestine familière, on entend régulièrement Le chant des partisans, une chanson qui nous confirme qu’il y a bel et bien des résistants en armes chez nous maintenant ; à leur intention sont diffusés de nombreux "messages personnels" au printemps 44, l’un d’eux revient très fréquemment : Les sanglots longs des violons.

 C’est un vers du poème de Verlaine, mais c’est surtout le message à destination de la résistance pour l’Opération Overlord, le débarquement en Normandie. Ma Mamie m'a dit que la radio jouait tout le temps la Marseillaise. Ce n'était plus sur un atlas, mais sur une carte départementale qu'on devait suivre le déroulement de la deuxième guerre mondiale.

 On se battait ferme à Chaumont.

On entendait le canon à quelques kilomètres de là. Dans un village voisin, les Allemands avaient fait un petit massacre improvisé avant de s'en aller. On commençait à se dire qu'on aurait peut-être mieux fait de ne pas prendre ce maquis-là. Ils étaient si bien, eux, à Paris, avec les brassards FFI et la police parisienne qui ne faisait plus peur. Elle avait même la légion d'honneur.

 

"Je n'oublierai jamais le jour - un matin - où j'ai aperçu une drôle de voiture.

C'était la première Jeep.

Le grondement, c'était une colonne de tanks. Il pleuvait, il devait être onze heures du matin. Tous les types étaient en train de manger la même chose, une sorte de pâté orange, ils étaient bronzés, beaux, et pas du tout wagnériens...

 Il y avait des Gary Cooper, des John Garfield, des Donald Duck. Ils rigolaient. Voilà, c'est fini. Cela a été long à raconter.

 1940-1944. Cela a durer vingt ans.

C'était fini pour nous mais ce n'était pas fini pour ceux qui étaient dans les camps. Ce n'était pas fini pour les soldats. Ça commençait pour les collabos. Il y avait longtemps que c'était fini pour tous ceux qui avaient laissé leur peau". La France est enfin libérée.

 

Vive la France immortelle. C'est bien joli l'immortalité mais il faut penser à un avenir immédiat.

 

 Les voilà ! Les voilà enfin nos libérateurs ! C’est le bonheur bien sûr, le bonheur fou ! On n’ose trop le montrer, parce que les Boches sont toujours là et qu’ils sont décidés à ne pas faire de cadeaux aux  populations. Alors on continue à se la boucler mais, ce n’est pas qu’une impression, dans les rues, les passants sourient, leurs yeux brillent.

  

 Pour le premier 14 juillet dans le pays libéré, ce fut une liesse comme jamais plus je n’en ai connu dans ma vie.

 On s’interpellait, on chahutait, on serrait la main à des inconnus, on embrassait des inconnues - même les vieilles ! On improvisait des rondes, ça dansait à tous les carrefour, des paso doble, des tangos, des fox-trot, des rumbas, des charlestons, des marches :

 

"Pendant quatre ans dans nos coeurs

Elle a gardé ses couleurs

Bleu blanc rouge, avec l’espoir elle a fleuri

Fleur de Paris !

 

Et puis Le petit vin blanc, dont il s’avère au fil des décennies qu’un ne trouve pas mieux pour valser au son de l’accordéon :

 

Ah ! Le petit vin blanc

Qu’on boit sous les tonnelles

Quand les filles sont belles

Du côté de Nogent

 

  Ce petit vin blanc de Lina Margy redonne le sourire.

 

 La période qu'on appelle La libération peut commencer. L'exaltation est à son comble. Mais dans cette exaltation il y a une part de tristesse. Un très lourd tribut a été versé à cette libération. 

 L'Amérique a gagné la guerre, elle a libéré l'Europe de ses vieux démons et dans les poches des GI's débarquent les produits made in USA. Got any gum, chum ? (T'as pas du chewing gum, mon pote ?) lancent les gamins français aux soldats américains sur les bords des routes de la libération. 

 Les chewing-gums ? Des Wrigley's évidemment, mis au point par William Wrigley, devenu dès 1890, le roi de la gum à Chicago. 

  Les cigarettes blondes au goût de miel ? Ce sont les Lucky Strike, accrochés à l'élastique du casque des GI's. Les autres Camel, Pall Mall, Chesterfield ou Old Gold. Des cigarettes que l'on ne saurait allumer avec autre chose qu'un Zippo, le briquet des troupes américaines. 

 Pourtant, si l'engouement pour les produits made in USA est certain, il ne fait que passer, le temps de la libération. La pénurie, elle, est toujours bien là.

 

 Les Français boudent encore les quelques 500 000 bistrots de l'hexagone. Alors ce n'est surement pas pour aller y boire du Coca-Cola... Mais l'Amérique est de plus en plus au goût du jour. Pour preuve, le "bikini", maillot deux pièces présenté pour la première fois à Paris à la piscine Molitor en 46, doit son nom à l'atoll du pacifique où les américains affectuent alors leurs essais nucléaires.

 

 A Paris, tout le monde n'apprécie pas cet impérialisme culturel venu d'outre-atlantique. "Allez voir les navets américains, c'est vous priver de beurre", peut-on lire sur une pancarte, sur les grands boulevards en janvier 48.

 Ce qui n'empêchera pas les ventes de chewing-gum de décoller à la fin de la décennie lorsque Courtland Parfet, un ancien GI, mettra sur le marché son propre chewing gum au goût de chlorophylle, auquel il donnera l'un des noms les plus symboliques des USA, celui de la célèbre ville d'Hollywood. Le chant des partisans après avoir été sifflé sur les ondes de la BBC est promu "Chant de la libération".

 

On voit enfin la vie en rose.

 

 Pour les amateurs : Les souvenirs de Marcel Amont ; Les tendres années de Marcel Amont ;  La libération de Marcel Amont

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Published by Régis IGLESIAS - dans Les souvenirs de ...

Livre d'or

Première affiche

 

  "MA MAMIE M'A DIT"  

Spectacle nostalgique 

 

"On nous avait promis la magie, promesse tenue : un spectacle plein de féérie de souvenirs où chacun se retrouvait. Une belle énergie. Les résidents ont adoré. Merci." Marie ("La Clairière de Luci" - Bordeaux)
 
"Formidable ! Nous sommes tous remontés dans le temps, nous avons vingt ans, on a ri, on a presque pleuré et surtout on a chanté. Merci." Cathy (Arles)
 
"Un véritable petit chef d'oeuvre" ; "La légion d'honneur pour la créativité" "Un véritable artiste" ; "Après-midi formidable" ; "Absolument parfait" ; "Une rétrospective originale" ; "Un très bon moment d'évasion". Propos recueillis à la résidence Emera d'Angoulême  
 
"Qu'est-ce qu'on attend pour être heureux... C'était magnifique. Nous avons revu toute notre jeunesse et notre enfance. Et c'est beau de redevenir jeune dans l'ambiance d'autrefois." Aimée et Janine
 
"Les chansons, les réclames et les anecdotes ont transporté les résidents dans leur enfance. Une après-midi de nostalgie mais aussi de chansons et de rires. Merci encore pour ce magnifique spectacle." Sandrine
 
"Spectacle complet, tellement agréable et thérapeutique pour nos personnes âgées, encore félicitations !" Docteur Souque
 
"Un choix extraordinaire de chansons, des moments magiques, des photos magnifiques, vous nous avez mis de la joie dans le coeur. Et retrouver sa jeunesse avec tous ces souvenirs, ça fait plaisir et j'espère que vous reviendrez nous voir." Mme Lorenzi (Juan-Les-Pins)
 
"Pour ma fête, par un pur hasard je me suis retrouvé dans un club de personnes âgées où j'ai pu assister à votre spectacle sur le passé. Cela m'a rappelé mes grands-parents et mes parents et c'était vraiment un moment magique." Josette, La Roque d'Antheron
 
"Bravo bravo bravo Regis, c'est le meilleur spectacle que j'ai vu depuis que je fais le métier d'animatrice." Bénédicte La Salette-Montval (Marseille)
 
"Je n'imaginais pas lorsque je vous ai accordé un rendez-vous que vous enchanteriez pendant 1 h 1/4 les personnes âgées d'une telle façon. Merci pour votre prestation qui a fait revivre les moments publicitaires, évènementiels et musicaux de leurs vies." Michelle, CCAS de Toulouse
 
"Un super voyage dans le temps pour le plus grand plaisir des résidents. Merci à Régis pour cette magie et à bientôt." Brigitte (Lunel)
 
"Enfin un retour à notre "époque". Quel bonheur, que de souvenirs, quelle belle époque ou l'amitié était de mise. Merci pour cette très belle après-midi, on s'est régalé avec ce très très beau spectacle". Danielle (Mirandol)
 
"Super - divinement bien -  tout le monde était enchanté même que M. Benaben a dit : "Vous nous avez donné l'envie de revivre notre vie"." Sylvie (Sainte Barthe)
 
"Un grand merci pour ce bon moment et je crois, je suis sûre, qu'il a été partagé par mon mari." Mme Delbreil
 
"Une féérie de l'instant." Christian
 
"Beaucoup d'émotion dans ce spectacle plein de chaleur et d'humanité." Sylvie
 
"Une soirée inoubliable. Continuez à nous émerveiller et faites un long chemin." Claude
 
"Le meilleur spectacle que j'ai jamais vu. De loin." Tonton Kiko
 
"C'est bien simple, je n'ai plus de Rimmel !" Claudine (seconde femme de Tonton Kiko)
 
"A ma grande surprise, j'ai versé ma larme. Tu as atteint mon coeur. Bravo pour ces sentiments, ces émotions fortes, j'ai eu des frissons par moment." Ta couse Céline
 
"Redge, encore un bon moment passé en ta présence. On était venu plus pour toi que pour le spectacle, mais quelle agréable surprise ! On est fier de toi, continues d'oser, de vivre !" Pascale
 
"J'avais froid, un peu hagard, l'humeur moribonde et puis voilà, il y a toi avec toute ta générosité, l'intérêt, l'affection que tu as toujours su apporter aux autres, à moi aussi et Dieu sait si tu m'as rendu la vie belle depuis qu'on se connaît comme tu as su le faire une fois de plus." Jérôme
 
"Ce spectacle est nul à chier et je pèse mes mots." Gérard
 
memoria.viva@live.fr

Ma Mamie m'a dit...

Madka Regis 3-copie-1

 

COLLECTION "COMEDIE"

Mamie est sur Tweeter

Mamie n'a jamais été Zlatanée !

Mamie doit travailler plus pour gagner plus

Mamie, tu l'aimes ou tu la quittes

"Casse-toi pauvre Régis !"

Papi a été pris pour un Rom

Mamie est sur Facebook

Papi est sur Meetic

Il y a quelqu'un dans le ventre de Mamie

Mamie n'a pas la grippe A

La petite maison close dans la prairie

 

COLLECTION "THRILLER"

Landru a invité Mamie à la campagne...

Sacco et Vanzetti

Mamie a rendez-vous chez le docteur Petiot

La Gestapo française

Hiroshima

 

COLLECTION "SAGA"

Les Windsor

Mamie et les cigares du pharaon

Champollion, l'homme qui fit parler l'Egypte

Mamie à Tombouctou

 

COLLECTION "LES CHOSES DE MAMIE"

Mamie boit dans un verre Duralex

Le cadeau Bonux

Le bol de chocolat chaud

Super Cocotte

Mamie ne mange que des cachous Lajaunie

 

COLLECTION "COUP DE COEUR"

Mamie la gauloise

Mamie roule en DS

Mamie ne rate jamais un apéro

Mamie et le trésor de Rackham le Rouge

 

COLLECTION "DECOUVERTE"

Mamie va au bal

La fête de la Rosière

Mamie au music-hall

Mamie au Salon de l'auto

 

COLLECTION "SUR LA ROUTE DE MAMIE"

Quand Papi rencontre Mamie

Un Papi et une Mamie

Mamie fait de la résistance

Mamie au cimetière

24 heures dans la vie de Mamie

 

COLLECTION "MAMIE EXPLORE LE TEMPS"

Jaurès

Mamie embarque sur le Potemkine

Mamie et les poilus

Auschwitz

 

COLLECTION "FRISSONS"

Le regard de Guynemer

Mr et Mme Blériot

Lindbergh décroche la timbale

Nobile prend des risques

 

COLLECTION "MAMIE EN BALLADE"

Mamie chez les Bretons

Mamie voulait revoir sa Normandie !

La fouace Normande

La campagne, ça vous gagne...

Mamie à la salle des fêtes

Launaguet

La semaine bleue

Le monastère

 

COLLECTION "MAMIE AU TEMPS DES COURTISANES"

Lola Montès

Les lorettes

Mme M.

Napoléon III

Plonplon

La marquise de Païva

Mme de Pompadour

Générique de fin