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28 janvier 2013 1 28 /01 /janvier /2013 14:44

Rentree.jpg"Souvenirs d'école.

 

 Je pense aux parents d'abord, honneur à la famille. A ceux qui éprouvent la peine sincère devant la note médiocre, l'annotation sans appel : "N'est manifestement pas au niveau de l'examen" - "Un effort est nécessaire" - "Doit absolument réaliser de sérieux progrès" et le sempiternel... "Peux mieux faire".

 Peux mieux faire... Merde à la fin !

C'était mon cas moi, j'avais des parents sympathiques, je n'ai pas pris de grandes taloches, pas de taloches du tout d'ailleurs. Même pas de grands cris, c'était plutôt le style navré, navré-attendri. Et sincèrement, je le sentais.

 Il faut dire qu'il y avait de quoi au vu de mes résultats, sombré dans la navrade absolu. Alors venaient les phrases. D'abord celle qui a du bercer et berce encore les générations :

"Ce n'est pas pour nous que tu travailles, c'est pour toi."

 On pourrait écrire des volumes là-dessus.

 Phrase permanente dans nos civilisations reposant sur l'idée phare de la toute-puissance du résultat scolaire sur le futur de l'individu. Celui qui n'aura pas la note requise aura sa vie manqué. C'est comme ça. Aux oubliettes.

 A travers les chiffres rouges soulignés se profilent les existences lamentables, les bureaux gris où l'adulte de demain traînera les pieds jusqu'à la retraite sous des ampoules de faible ampérage.

 Alors que Gaston Joyeux, le voisin du quatrième qui obtient le tableau d'honneur avec une régularité de métronome, boira dans des flûtes cristallines le champagne des belles réussites sociales.

 Il aura la situation...

 Celle qui permet de régner, de se faire les Seychelles à la place du camping, d'avoir la résidence secondaire et la dernière Renault Clio.

 Désespoir absolu : dans l'oeil désolé du papa fatigué l'enfant lit son sort, ça ne va pas être une belle vie que sa vie... Avec des notes pareilles se profile la désolation des petits salaires à venir, des fins de mois difficiles : fin de mois, fin de moi. Le sort est jeté. 

 Fin de l'histoire.

 Avec le recul, je me demande si la réaction de ma grand-mère n'est pas meilleure pour moi, elle me promettait régulièrement l'échafaud.

 Ni plus, ni moins.

 Il faut dire que j'avais six en calcul, deux en dictée, trois en géo. il n'en fallait pas plus pour que Mamie monte au créneau.

 Tandis que dans l'oeil paternel, il y avait le monde possible, certain même puisque le monde le disait. Je serais un minable. Un moins que rien. 

Oh rien de grave, pas clochard, pas miséreux, je serai quelconque alors que Joyeux serait quelqu'un. "Si tu veux devenir quelqu'un..." Incroyable ce qu'être quelqu'un m'a paru difficile. Insurmontable même.

 Et puis le pire allait venir plus tard sous la forme d'une autre phrase. Méditée, pensée après une réflexion approfondie dudit carnet de notes. Elle tombait en sentence, indiscutable :

"Tu nous fais beaucoup de peine."

Et voilà.

 Je les aimais bien mes parents, beaucoup même, et sans doute énormément, et voilà qu'à cause de mes paresses, mon manque d'intérêt pour la règle de trois et le carré de l'hypoténuse, je leur faisais de la peine. Chose horrible. J'étais un monstre !

Mais oui,  non seulement  je ne m'amusais pas du tout à cette bon dieu d'école, non seulement je n'y chahutais pas, non seulement j'y rentrais à reculons, non seulement j'y tremblais dans ma culotte mais en plus voilà que j'y trouvais le moyen d'y faire de la peine à mes parents !

 La totale.

 On croyait que c'était fini à la sonnerie, qu'à quatre heures et demi en sprintant en dératé à travers la cours on allait la quitter, couper les fils, ouf, terminé.

 Pas du tout, elle était là toujours, on l'emportait avec soi d'ailleurs, dans son cartable, avec les leçons pour demain, les devoirs pour la semaine prochaine, les carnets à faire signer et surtout surtout avec les parents.

"Si tu travailles bien, tu auras de l'argent, pas comme nous qui tirons la ficelle."

 C'est la grande chance de l'école. De bonnes notes et fini les temps difficiles. Il m'est venu quelquefois à l'idée de leur demander s'ils avaient si mal  travaillé  que ça pour arriver si peu à joindre les deux bouts. Une autre phrase choc me revient en mémoire :

"Moi, j'aimerai être à ta place et revenir à l'école."

En attendant, pas de dessert, plus de télé, pas de sortie, plus de tennis, pas de vacances si les notes ne s'améliorent pas.

 Forcément, c'est pas les punitions qui manquent.

 Ni les récompenses, bien sûr. Ah les promesses du billet de cent balles si ça s'améliorent le mois prochain. Ah moi les billes, les bonbons... 

 Ma mère devait se sentir un petit peu responsable, si elle me surveillait mieux, je serais peut-être moins nullard, et puis elle devait se dire que si j'étais aussi con que le prétendait  le dirlo, grand expert en la matière, il fallait bien que je le tienne de quelqu'un, ma connerie, et de qui pouvais-je la tenir à part d'elle ?

 Un peu de mon père peut-être mais il fallait bien qu'elle en assume la moitié si je n'étais pas capable d'apprendre la vie tumultueuse de Pépin le Bref.

 Du coup - pour se donner bonne conscience -, elle en faisait des tonnes :

"Fais tes devoirs."

"Tu sais ta leçon ?"

"Tu joueras quand tu la sauras."

"Tu es collé dimanche ? Privé de cinéma mardi."

"Ta moyenne a baissé ? Pas de sorties pendant huit jours.

"Tu peux dire à ton copain que tu n'iras pas à sa boom."

 Et toc.

 Rappelez-vous, on en prenait plein la gueule à l'école avant de se dire en nous-même :

"Et en plus, qu'est-ce que je vais prendre à la maison !"

 J'avais  un copain qui m'a fait longtemps rêvé, lorsqu'il chopait la retenue, la note lamentable, le zéro pointé, la remarque assassine sur le bulletin, il haussait les épaules et disait :

"Moi, mon père, y s'en fout."

 Ce père, quel homme !

 

Collection "Souvenirs d'école"

 Je ne veux pas aller à l'école ;  La rentrée ;  L'écolier ; L'institutrice ;  Les cancres  

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Published by Régis IGLESIAS - dans Souvenirs d'école

Livre d'or

Première affiche

 

  "MA MAMIE M'A DIT"  

Spectacle nostalgique 

 

"On nous avait promis la magie, promesse tenue : un spectacle plein de féérie de souvenirs où chacun se retrouvait. Une belle énergie. Les résidents ont adoré. Merci." Marie ("La Clairière de Luci" - Bordeaux)
 
"Formidable ! Nous sommes tous remontés dans le temps, nous avons vingt ans, on a ri, on a presque pleuré et surtout on a chanté. Merci." Cathy (Arles)
 
"Un véritable petit chef d'oeuvre" ; "La légion d'honneur pour la créativité" "Un véritable artiste" ; "Après-midi formidable" ; "Absolument parfait" ; "Une rétrospective originale" ; "Un très bon moment d'évasion". Propos recueillis à la résidence Emera d'Angoulême  
 
"Qu'est-ce qu'on attend pour être heureux... C'était magnifique. Nous avons revu toute notre jeunesse et notre enfance. Et c'est beau de redevenir jeune dans l'ambiance d'autrefois." Aimée et Janine
 
"Les chansons, les réclames et les anecdotes ont transporté les résidents dans leur enfance. Une après-midi de nostalgie mais aussi de chansons et de rires. Merci encore pour ce magnifique spectacle." Sandrine
 
"Spectacle complet, tellement agréable et thérapeutique pour nos personnes âgées, encore félicitations !" Docteur Souque
 
"Un choix extraordinaire de chansons, des moments magiques, des photos magnifiques, vous nous avez mis de la joie dans le coeur. Et retrouver sa jeunesse avec tous ces souvenirs, ça fait plaisir et j'espère que vous reviendrez nous voir." Mme Lorenzi (Juan-Les-Pins)
 
"Pour ma fête, par un pur hasard je me suis retrouvé dans un club de personnes âgées où j'ai pu assister à votre spectacle sur le passé. Cela m'a rappelé mes grands-parents et mes parents et c'était vraiment un moment magique." Josette, La Roque d'Antheron
 
"Bravo bravo bravo Regis, c'est le meilleur spectacle que j'ai vu depuis que je fais le métier d'animatrice." Bénédicte La Salette-Montval (Marseille)
 
"Je n'imaginais pas lorsque je vous ai accordé un rendez-vous que vous enchanteriez pendant 1 h 1/4 les personnes âgées d'une telle façon. Merci pour votre prestation qui a fait revivre les moments publicitaires, évènementiels et musicaux de leurs vies." Michelle, CCAS de Toulouse
 
"Un super voyage dans le temps pour le plus grand plaisir des résidents. Merci à Régis pour cette magie et à bientôt." Brigitte (Lunel)
 
"Enfin un retour à notre "époque". Quel bonheur, que de souvenirs, quelle belle époque ou l'amitié était de mise. Merci pour cette très belle après-midi, on s'est régalé avec ce très très beau spectacle". Danielle (Mirandol)
 
"Super - divinement bien -  tout le monde était enchanté même que M. Benaben a dit : "Vous nous avez donné l'envie de revivre notre vie"." Sylvie (Sainte Barthe)
 
"Un grand merci pour ce bon moment et je crois, je suis sûre, qu'il a été partagé par mon mari." Mme Delbreil
 
"Une féérie de l'instant." Christian
 
"Beaucoup d'émotion dans ce spectacle plein de chaleur et d'humanité." Sylvie
 
"Une soirée inoubliable. Continuez à nous émerveiller et faites un long chemin." Claude
 
"Le meilleur spectacle que j'ai jamais vu. De loin." Tonton Kiko
 
"C'est bien simple, je n'ai plus de Rimmel !" Claudine (seconde femme de Tonton Kiko)
 
"A ma grande surprise, j'ai versé ma larme. Tu as atteint mon coeur. Bravo pour ces sentiments, ces émotions fortes, j'ai eu des frissons par moment." Ta couse Céline
 
"Redge, encore un bon moment passé en ta présence. On était venu plus pour toi que pour le spectacle, mais quelle agréable surprise ! On est fier de toi, continues d'oser, de vivre !" Pascale
 
"J'avais froid, un peu hagard, l'humeur moribonde et puis voilà, il y a toi avec toute ta générosité, l'intérêt, l'affection que tu as toujours su apporter aux autres, à moi aussi et Dieu sait si tu m'as rendu la vie belle depuis qu'on se connaît comme tu as su le faire une fois de plus." Jérôme
 
"Ce spectacle est nul à chier et je pèse mes mots." Gérard
 
memoria.viva@live.fr

Ma Mamie m'a dit...

Madka Regis 3-copie-1

 

COLLECTION "COMEDIE"

Mamie est sur Tweeter

Mamie n'a jamais été Zlatanée !

Mamie doit travailler plus pour gagner plus

Mamie, tu l'aimes ou tu la quittes

"Casse-toi pauvre Régis !"

Papi a été pris pour un Rom

Mamie est sur Facebook

Papi est sur Meetic

Il y a quelqu'un dans le ventre de Mamie

Mamie n'a pas la grippe A

La petite maison close dans la prairie

 

COLLECTION "THRILLER"

Landru a invité Mamie à la campagne...

Sacco et Vanzetti

Mamie a rendez-vous chez le docteur Petiot

La Gestapo française

Hiroshima

 

COLLECTION "SAGA"

Les Windsor

Mamie et les cigares du pharaon

Champollion, l'homme qui fit parler l'Egypte

Mamie à Tombouctou

 

COLLECTION "LES CHOSES DE MAMIE"

Mamie boit dans un verre Duralex

Le cadeau Bonux

Le bol de chocolat chaud

Super Cocotte

Mamie ne mange que des cachous Lajaunie

 

COLLECTION "COUP DE COEUR"

Mamie la gauloise

Mamie roule en DS

Mamie ne rate jamais un apéro

Mamie et le trésor de Rackham le Rouge

 

COLLECTION "DECOUVERTE"

Mamie va au bal

La fête de la Rosière

Mamie au music-hall

Mamie au Salon de l'auto

 

COLLECTION "SUR LA ROUTE DE MAMIE"

Quand Papi rencontre Mamie

Un Papi et une Mamie

Mamie fait de la résistance

Mamie au cimetière

24 heures dans la vie de Mamie

 

COLLECTION "MAMIE EXPLORE LE TEMPS"

Jaurès

Mamie embarque sur le Potemkine

Mamie et les poilus

Auschwitz

 

COLLECTION "FRISSONS"

Le regard de Guynemer

Mr et Mme Blériot

Lindbergh décroche la timbale

Nobile prend des risques

 

COLLECTION "MAMIE EN BALLADE"

Mamie chez les Bretons

Mamie voulait revoir sa Normandie !

La fouace Normande

La campagne, ça vous gagne...

Mamie à la salle des fêtes

Launaguet

La semaine bleue

Le monastère

 

COLLECTION "MAMIE AU TEMPS DES COURTISANES"

Lola Montès

Les lorettes

Mme M.

Napoléon III

Plonplon

La marquise de Païva

Mme de Pompadour

Générique de fin