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14 novembre 2012 3 14 /11 /novembre /2012 18:11

Alamo2.jpg"Une illustration, là sous vos yeux.

 

 Dans le fort de l'Alamo, c'était la nuit et le silence. Chacun dormait. Il était 5 heures, ce 6 mars 1836. Il fallait, pour s'abandonner ainsi, beaucoup de fatigue ou beaucoup d'inconscience.

 Car le fort était encerclé par deux milles quatre cents Mexicains, sous le commandement du général Santa-Anna. Il y avait onze jours que durait le siège. Onze jours que la mitraille s'abattait et que les balles pleuvaient sur l'Alamo. Onze jours que s'affirmait l'incroyable disproportion des forces en présence.

 Onze jours que les optimistes se demandaient si les Mexicains attaqueraient, et les pessimistes quand ils attaqueraient.

 Soudain, l'officier de garde au mur nord, le capitaine John Baugh, entendit un cri dans la nuit. Le cri d'un Mexicain :

- Viva Santa Anna !

Qu'est-ce que cela voulait dire ? il ne s'écoula qu'un instant et une sonnerie de clairon retentit, suivie aussitôt par d'autres qui se répondaient de loin en loin.

 Un autre cri, un hurlement plutôt, proféré du milieu des herbes, à deux cents mètres au nord de l'Alamo :

- Arriba !

Pour le capitaine John Baugh, il n'y eut pas la moindre hésitation : c'était l'attaque. Il fit volte-face, courut vers les cantonnements. C'était lui qui hurlait maintenant :

- Colonel Travis ! Les Mexicains arrivent !

L'heure était donc venue de l'affrontement final. L'heure ultime de la grande aventure qui avait commencé bien des années plus tôt.

 

 Depuis la fin du XVII ème siècle, le Mexique, à qui appartient le Texas, s'est préoccupé de se ménager des positions solides, surtout face aux français de Louisiane. On a établi, en direction de la frontière, des presidios et des missions. L'établissement qui a réussi le mieux s'est implanté sur les bords de la rivière San Antonio. Bientôt, c'est une ville qui s'est élevée là, appelée d'abord San Fernando, puis San Antonio de Bexar. Et, à côté de cette ville, s'est bâtie une mission, San Antonio de Valero.

 C'est là que va vivre l'histoire que m'a raconté ma Mamie.

Car une garnison est venue s'installer dans la mission. Celle-ci, dès lors, devient un fort - et on l'appelle l'Alamo.

 Nous sommes  en 1830 - à la louche -, le Texas a le vent en poupe. Des empresarios comme Stephen Austin ne sont pas étrangers à cette fièvre. Ils ont habilement lancé une campagne, suscité des articles dans les journaux, édité des cartes, publié des brochures. D'évidence, le Texas y est dépeint sous des couleurs parfaitement idylliques.

 Il est atteint, le but. De tous les Etats de l'Union, les plus entreprenants se sont mis en route. Ces affamés de rêves ne vont pas être déçus. ils trouvent au Texas ce qu'ils étaient venus y chercher.

 A leurs yeux, c'est l'Eldorado.

Les lettres qui partent à l'adresse des amis laissés en arrière, très loin, ne parlent que de l'herbe inépuisable des prairies tapissées de fleurs, que de la pureté et de la fraîcheur des rivières aux rives d'un vert tendre, que de lys qui couvrent les étangs, du foisonnement du gibier, du poisson, de la surabondance des cheveux sauvages et des buffles.

 Des agglomérations voient le jour, dont certaines deviennent de petites villes, de véritables bastions américains au Texas. Dans ces villes, se sont installés des médecins, des avocats, des géomètres, des commerçants. Pour tous ces gens-là, un dogme absolu : pas d'impôts au Texas.

 Seulement voilà, les esprits américains vont alors s'échauffer. En fait, cette province, où 75% des habitants parlent anglais et ont des réflexes américains, n'a plus rien de Mexicain. Quand on décide de réagir, il est bien tard.

 Réagir, oui. Le congrès Mexicain décide de fermer le Texas à toute nouvelle immigration américaine et prend une décision lourde de sens : emprisonner à Anahuac des Américains en situation illégale.

 La riposte ne se fait pas attendre. les Américains du Texas prennent les armes. Stephen Austin, fidèle au Mexique, doit s'entremettre. La révolte s'apaise. Mais les Texans ont occupé le fort mexicain Velasco et le conservent. Pour la première fois, des Texans révoltés l'ont emporté sur les Mexicains.

 Dans la foulée, quand Santa Anna renforce les douanes, rétablit les impôts et réoccupe Anahuac, la colère monte.

 C'est ici qu'intervient William Barret Travis, celui nous avons rencontré déjà à l'Alamo. L'intervention de Travis se situe en juin 1835, soit sept mois avant l'affaire. On peut dire qu'en juin 1835, Travis entre dans l'histoire.

 Qui est Travis ?

 Il est né en Caroline du Sud, en 1809, et il n'a donc que vingt-six ans. Il incarne très exactement ces Américains venus refaire leur vie au Texas. Il a passé sa jeunesse en Alabama, il a étudié le droit, donné des leçons pour vivre. Il a épousé une de ses élèves, Rosanna Cato, fille d'un riche fermier. Ils ont deux enfants. Travis a ouvert un cabinet juridique. Ses affaires marchent bien. L'avenir de la famille paraît sans histoire.

 Et puis c'est le drame. Le ménage se sépare. Il semble que Rosanna ait été infidèle. Délibérément, Travis va rompre avec son passé.

 En 1831, il part pour le Texas. Il ne parle à personne de sa vie d'autrefois. Il se dit célibataire, plus tard il se dira veuf.

 Travis mesure 1,82 m, il pèse 75 kilos. C'est le type de l'American hero. Il fait parti des révoltés de 1832. On l'emprisonne et peu s'en faut qu'il ne passe de vie à trépas.

 Ensuite il s'installe à San Felipe. Il vit en bohème, dans une pension de famille. Pour tout bagage, il n'a qu'une musette. Pour vivre, il rédige des testaments, arbitre des conflits, récupère des biens contestés, établit des contrats. Jamais il ne refuse une affaire. N'a-t-il pas une fois accepté d'être réglé avec une paire de boeufs ?

 Il s'habille volontiers de façon excentrique et son pantalon rouge a longtemps fait sensation. Il accumule les aventures sans lendemain, qu'il note dans son journal.

 Mais un jour, il tombe amoureux d'une fille alerte et gaie, Rebecca Cummings, qui tient une auberge. Il lui fait une cour ardente. Elle est émue. Il  lui révèle qu'il est marié mais il jure qu'il divorcera.

 Elle, elle est prête à attendre. Un jour que des inondations l'empêchent d'aller vers elle, il écrit dans son journal : "La première fois de ma vie que j'ai rebroussé chemin." Il est cultivé, il lit les bons auteurs. Aventureux aussi : il est l'un des premiers à financer un bateau à vapeur.

 Mais il se veut sûr de lui, il croît en sa mission.

 Là-dessus, on a vu surgir au Texas sa femme Rosanna qui lui demande de la rejoindre ou de divorcer. Il n'hésite pas : il lui rend sa liberté mais toutes ces difficultés familiales éloignent Travis des affaires du Texas. Soyons rassurés, il y revient.

 Au vrai, tout va très vite pour les Texans au cours de cette année 1835. Très vite et très fort. De nouvelles troupes mexicaines sont en route et cette-fois Travis va se ranger parmi les furieux.

 Il se sent plus texan que les anciens Texans. Miracle de l'identification. Face à l'armée mexicaine, se constitue une petite armée texane, formée de volontaires qui d'emblée se placent sous le commandement de Stephen Austin puis de Sam Houston.

 Encore un curieux personnage que ce Houston. Naguère, il avait brillé dans les fonctions de gouverneur du Tennessee. Il avait donc quelque chose en lui de Tennessee. Un drame intime, sur lequel ma Mamie en sait pas grand chose - en tout cas, il s'était séparé de sa femme -, l'avait contraint à démissionner. dépressif, il s'était réfugié chez les Indiens cherokee.

 Après quoi, il était venu habiter au Texas avant de commander l'armée texane. Une armée qui a le vent en poupe mais qui pour exister et pour défendre l'Alamo doit trouver de nouveaux hommes, de nouveaux chefs, un moral neuf.

 Toutes choses impossibles à obtenir en apparence.

 Mais les hommes de l'Alamo pensent que le mot impossible n'est pas texan.


 Le 25 janvier, l'armée de Santa Anna se met en marche. L'armée mexicaine se met en marche sur San Antonio. Elle marche sur l'Alamo.

 Sam Houston ne mésestime pas la puissance de l'armée mexicaine. Faut-il tenir l'Alamo ? Il ne le pense pas. Son plan ? Abandonner San Antonio et démanteler l'Alamo afin que les Mexicains ne trouvent que des ruines. Pour porter ses ordres au colonel Neill, Houston choisit Jim Bowie.

Il s'agit d'un personnage de haute stature, un autre type d'American Hero. Avec ses  cheveux rouges et ses yeux bleus, ce quadragénaire a fière allure. Dans sa jeunesse, il a dressé des alligators, combattu au cours d'une rixe fameuse et tué son adversaire d'un coup de poignard.

 Ce n'est pas la seule fois, d'ailleurs, où il a joué du couteau. Il a fait fortune avant d'épouser la femme la plus riche de la région, Maria Ursula, dix-neuf ans. Du coup, il a encore accru sa fortune, survivant à mille aventures, notamment à un affrontement avec les Indiens. Avec dix compagnons, pendant deux jours, il a tenu tête à cent soixante-quatre indiens.

 Cet homme courtois et doux n'élève que rarement la voix. mais il sait ce qu'il veut. Il est heureux en ménage. Très heureux. Jusqu'en 1833, car, à cette date, Maria Ursula meurt du choléra avec leurs deux enfants.

 Pour Bowie, c'est un immense malheur. Il vivra désormais en solitaire et boira au-delà du raisonnable.

 Avec lui, pour porter les ordres de Houston, galopent une trentaine d'hommes, les dernières recrues. Quand Bowie arrive à l'Alamo, il trouve pas de vivres, pas de médicaments, pas de poudre à fusil, pas de projectiles pour l'unique canon que l'Alamo puisse être fier. Sans oublier les déficiences de la défense et l'indiscipline qui règne dans le fort. Pourtant, ces hommes "en veulent".

 Ils ont choisi de rester.

 Vite, Bowie se persuade que ces hommes représentent un matériel humain de premier ordre. Se replier ? Détruire l'Alamo ? Bowie le désire de moins en moins. Plutôt que d'exécuter les ordres, il préfère trouver des chevaux, améliorer les défenses et faire rentrer des vivres et des munitions. Et grâce à Green Jameson, un jurisconsulte devenu ingénieur, l'Alamo se transforme en une forteresse véritable.

 La vérité, c'est que Bowie est dévoré par un feu intérieur. Il a donc basculé. Or, il est malade, très malade. Il tient à peine debout et les médecins ne savent pas ce dont il souffre. Mais malade ou non, Bowie fait face alors que les Mexicains approchent. Il demande alors des renforts.

 Des renforts ? En voici. Trente hommes font leur entrée dans le fort. Ils sont commandés par Travis. Le plus curieux est que le futur héros de l'Alamo ne s'était pas montré fort empressé pour se rendre au fort. Il trouvait cette mission au-dessus des responsabilités de son grade. Il s'était mis en route en maugréant avant de se résigner.

Et le singulier de l'affaire, c'est que l'Alamo va une fois encore exercer sa fascination.

 Une fois sur place, Travis oublie sa maussaderie. Au contraire, il va se démener pour parachever, lui aussi, la défense de l'Alamo.

 Le 8 février, un nouveau groupe de cavaliers fait son entrée. Plein d'entrein, ces nouveaux-là. Comment s'en étonner quand on sait que celui qui les commande n'est autre que Davy Crockett...

Dès que Crockett et les siens pénètrent dans le fort, tous les défenseurs de l'Alamo accourent sur la place centrale. Crockett, très à son aise, saute sur une caisse et prononce aussitôt un discours.

 Il déclare qu'il est venu défendre les libertés de la nation. Sur ces fortes paroles, on l'acclame.

 Mais qui est ce Davy Crockett ? Haut de 1,80 m, il pèse 80 kilos. Son enfance s'est déroulé dans les bois. A douze ans, il va par les chemins, un fusil en bandoulière, affrontant les ours. Cet aventurier se marie, il a trois enfants. Ce qui ne l'empêche pas d'aller se battre dans l'Ouest contre les Indiens Creek. En 1814, il s'engage comme soldat. Sa femme meurt, ils se remarie. Il se lance alors dans la politique. Son personnage pittoresque plaît. Il siège coiffé d'un bonnet de fourrure dont la queue lui bat sur les épaules.

 Il raconte des histoires énormes dont il s'attribue le principal rôle. On y croit ou on y croit pas. Les journaux s'emparent de la légende de Davy Crockett.  Il aurait tué cinq cent ours en un seul hiver ! Dès qu'il a été question du Texas, il a pris parti et a juré que s'il n'était pas réélu, il irait défendre le pays, les armes à la main. Il n'est pas réélu, donc il part.

 Il a cinquante ans, il réunit une douzaine d'hommes. C'est avec eux qu'il arrive à l'Alamo. Il déclare qu'il ne veut pas de commandement. Il exige d'être considéré comme un simple soldat. Il se contente de prendre sa aprt de la mise en défense.

 Ainsi, la garnison s'est peu à peu gonflée. Elle compte maintenant cent cinquante hommes à peu près, sans compter les femmes et les enfants.

 La présence de ces femmes va suffire à Davy Crockett pour organiser un bal.

 

 Le danger grandit alors que Bowie boit plus que jamais. Car ils sont là, les Mexicains.

 Quand on monte sur les murs de l'Alamo, on peut voir au loin leurs uniformes, apercevoir leurs canons. Bientôt, on voit monter au clocher de l'église de San Antonio un drapeau rouge, un drapeau qui signifie qu'il n'y aura pas de quartier pour les hommes de l'Alamo. Certes, cette éventualité, on l'attendait.

 Mais devant cette réalité, les défenseurs de l'Alamo se sentent tous un peu serré. Et puis tout à coup, la pièce du 18 de l'Alamo a sonné. Enorme, le fracas. Toute la ville a tremblé. D'évidence ce coup de semonce est un défi. Défi que Bowie regrette aussitôt. Il n'est plus sur que  l'on ait eu raison de tirer.

 La nuit est tombée. Autour de l'Alamo, la redoutable pression mexicaine se resserre. Dans le fort, deux chefs mécontents : Bowie et Travis. Ils sentent bien que la dualité du commandement est préjudiciable à la défense. Comment envisager l'avenir ?

C'est le destin qui décide.

Littéralement, la maladie de Bowie le terrasse. Ils 'effondre. Est-ce de la phtisie galopante ? Une fièvre typhoïde ? Une pneumonie ? On ne sait. Ce qui demeure, c'est que Bowie est hors du coup. Bon gré, mal gré, on est parvenu au commandement unique.

 Le lendemain les Mexicains commencent à creuser des tranchées. Une chose est désormais certaine, ils se préparent pour un siège en règle. de fait, au début de l'après-midi, le bombardement commence. Les obus ne cessent de pleuvoir sur la forteresse. L'Alamo répond mais sur un rythme très lent. Il importe d'économiser les munitions.

 Travis, lui, s'est assis devant une table et s'est mis à écrire. Il adresse un message à "tous les américains du monde". Pathétique, ce message et, aujourd'hui encore, il soulève l'émotion.

Travis ne peut croire que les Américains, ses frères, ne viendront pas à son secours. Ce message, un soldat pourra l'emporter dans la nuit sans être repéré des lignes mexicaines.

 Le lendemain, ça repart de plus belle. Désormais, chaque fois qu'un Mexicain sera à portée de fusil, on tirera sur lui. Davy Crockett se garde de manquer à sa légende et fait mouche à tout coup.

 Le moral reste très haut. Crockett se multiplie, égaye les hommes, il joue du violon, provoque un concours avec un joueur de cornemuse. Une semaine déjà que le siège a commencé devant l'Alamo.

 Les hommes sont fatigués. tendus. Enervés. Les messages de Travis ? Ils ont été publiés dans la presse texane et ont soulevé un grand émoi. De loin en loin, l'appel a traversé les Etats-Unis. A Gonzalès, des volontaires sont partis. Ils sont trente-deux. Ils vont marcher lur l'Alamo, parviendront, en pleine nuit, à traverser les lignes ennemies et à pénétrer dans le fort.

 Travis dénombre les hommes valides dont il dispose. Ils sont cent quatre-vingt trois.

Cent quatre vingt-trois contre des milliers. 

 Le 3 mars, un messager quitte encore l'Alamo. Il porte un fiévreux appel de Travis : "Ne viendrez-vous pas à notre secours ? Ne m'enverrez-vous pas de munitions ?"

 A l'aube du 4 mars, les mexicains bombardent encore plus fort. Il faut sans cesse se mettre à l'abris/ A la fin de l'après-midi, une accalmie. Le feu a cessé. Travis en profite pour réunir les hommes sur la place. Il leur parle. Assurément, il ne reste plus d'espoir de secours.

 Il faut choisir. S'enfuir ou se battre jusqu'au bout.

On a raconté que Travis, à ce moment précis, a tracé une ligne sur le sol. Ceux qui la franchiront pourront quitter le fort. Un seul l'a franchie : un français, Louis Rose, vétéran des guerres napoléoniennes. Il partira la nuit suivante.

 Dans la journée, on voit les Mexicains faire mouvement. En fait, ils préparent la grande attaque. Dix-huit cent hommes doivent y participer, qui attaqueront en quatre colonnes, de quatre côtés différents. Et c'est la nuit la dernière nuit de l'Alamo. le cri dans l'obscurité :

- Viva Santa Anna !

 Les hommes de l'Alamo, réveillés en sursaut, ont couru prendre position. Si souvent, ils avaient répétés ! Chacun sait très exactement ce qu'il  faire. Davy Crockett et les siens tiennent la position la plus difficile, au sud-est, derrière la palissade.

 Déjà les colonnes mexicaines sont près des murs. Travis et ses hommes repoussent les échelles, foudroient à bout portant ceux qui montent. Travis fait le coup de feu comme les autres. Il est là, magnifique, tiraillant dans le noir. Soudain, une salve du côté des Mexicains, Travis qui chancelle, tournoie. il est atteint à la tête, il dévale le monticule de terre. Il est sur le sol, moribond.

 Les canons mexicains tirent sans discontinuer. Mais les assaillants cernent aussi le fort dans le feu roulant de leurs fusils.

Ils tiennent bon, les texans.

 Chacun a disposé derrière soi plusieurs fusils chargés. Ils tirent sans discontinuer. C'est un feu nourri qui accueille les Mexicains. Ceux-ci, à l'est et au sud, sont stoppés. L'attaque leur coûte cher, très cher. Un seul coup de canon de l'Alamo tue quarante assaillants. La force de feu du fort est telle que l'on constate un mouvement de retraite chez les Mexicains.

 Mais ralliés par leurs officiers, ils s'élancent de nouveaux. Puis ils reculent encore. Un moment Santa Anna se dit qu'il va échouer. Il faut regrouper ses hommes. Au nord-est, il a repéré une brèche dans le mur. C'est là qu'il faut attaquer. Les mexicains s'acharnent. Quelques-uns arrivent à se hisser le long du mur.

 Ça y est, ils sont dans la place !

C'est un torrent qui jaillit sur l'Alamo. Ceux des Mexicains qui sont entrés courent ouvrir la porte du nord.

Toute l'armée mexicaine s'engouffre.

 Dans le même temps, au sud-est, la palissade tenue par les hommes de Davy Crockett subit des assauts incessants. Crockett se bat - tous le diront - comme un lion.

Il tire avec calme, choisissant sa cible, ne cherchant nullement à se protéger. Après la mort de Travis, c'est le capitaine John Baugh qui a pris le commandement. il hurle ses ordres : que les hommes quittent les murs, qu'ils se réunissent dans les cantonnements ! Les survivants s'y ruent.

 Les Mexicains se sont emparés du canon. Ils le braquent sur les cantonnements, font voler en éclat portes et fenêtres. Ils s'élancent. Ce sont de terribles, d'affreux corps à corps. tous les bâtiments, l'un après l'autre sont pris. Pas de quartier. Les Texans qui ne sont pas morts dans le combat sont abattus. Les femmes, les enfants subissent le même sort.

 Bowie a fait porter près de son lit ses pistolets. Quand paraissent les Mexicains, il lève vers eux les armes. Une salve l'abat. On l'achève.

C'est fini.

 Davy Crockett ?

D'après des témoignages mexicains, il se serait rendu. En tout, il y a eu six redditions. Sur l'ordre de Santa Anna, ces six prisonniers ont été abattus. Donc Davy Crockett aurait été exécuté après sa reddition. Mais les témoignages américains sont différents. On le dépeint mort au combat, héroïquement.

Pour ma Mamie, cette version est la plus vraisemblable. Voit-on se rendre l'homme qui n'avait jamais peur ?

 Dans l'Alamo, c'est le silence.

Des défenseurs, il ne reste pas un survivant. Pas un seul.

 Alors, une défaite ? Un massacre inutile ? Non. D'abord, Santa Anna a perdu six cents dans l'attaque. Surtout, à travers tous les Etats-Unis, le retentissement de l'affaire est énorme. Avec après l'abattement, la douleur, une volonté de vengeance. Un cri, partout : souvenez-vous de l'Alamo !

 sam Houston va pouvoir reconstituer une véritable armée. C'est elle qui, à San Jacinto, le 21 avril 1836, mettra en déroute Santa Anna. les Mexicains encerclés crieront en se rendant : - 

 Je n'étais pas à l'Alamo !"

 Il faudra néanmoins dix années de combat pour que le Texas devienne américain. pendant toute la campagne, une pensée constante a soutenu les combattants : l'Alamo.

 Par delà la mort, les véritables vainqueurs c'étaient Bowie, Travis, Davy Crockett, tous les autres.

 Des gens simples. Des gens obscurs. pourtant, ils avaient gagné.

Souvenez-vous de l'Alamo. Les Américains s'étaient souvenus.

 

Collection "Mamie explore le temps"

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Published by Régis IGLESIAS - dans Mamie explore le temps

Livre d'or

Première affiche

 

  "MA MAMIE M'A DIT"  

Spectacle nostalgique 

 

"On nous avait promis la magie, promesse tenue : un spectacle plein de féérie de souvenirs où chacun se retrouvait. Une belle énergie. Les résidents ont adoré. Merci." Marie ("La Clairière de Luci" - Bordeaux)
 
"Formidable ! Nous sommes tous remontés dans le temps, nous avons vingt ans, on a ri, on a presque pleuré et surtout on a chanté. Merci." Cathy (Arles)
 
"Un véritable petit chef d'oeuvre" ; "La légion d'honneur pour la créativité" "Un véritable artiste" ; "Après-midi formidable" ; "Absolument parfait" ; "Une rétrospective originale" ; "Un très bon moment d'évasion". Propos recueillis à la résidence Emera d'Angoulême  
 
"Qu'est-ce qu'on attend pour être heureux... C'était magnifique. Nous avons revu toute notre jeunesse et notre enfance. Et c'est beau de redevenir jeune dans l'ambiance d'autrefois." Aimée et Janine
 
"Les chansons, les réclames et les anecdotes ont transporté les résidents dans leur enfance. Une après-midi de nostalgie mais aussi de chansons et de rires. Merci encore pour ce magnifique spectacle." Sandrine
 
"Spectacle complet, tellement agréable et thérapeutique pour nos personnes âgées, encore félicitations !" Docteur Souque
 
"Un choix extraordinaire de chansons, des moments magiques, des photos magnifiques, vous nous avez mis de la joie dans le coeur. Et retrouver sa jeunesse avec tous ces souvenirs, ça fait plaisir et j'espère que vous reviendrez nous voir." Mme Lorenzi (Juan-Les-Pins)
 
"Pour ma fête, par un pur hasard je me suis retrouvé dans un club de personnes âgées où j'ai pu assister à votre spectacle sur le passé. Cela m'a rappelé mes grands-parents et mes parents et c'était vraiment un moment magique." Josette, La Roque d'Antheron
 
"Bravo bravo bravo Regis, c'est le meilleur spectacle que j'ai vu depuis que je fais le métier d'animatrice." Bénédicte La Salette-Montval (Marseille)
 
"Je n'imaginais pas lorsque je vous ai accordé un rendez-vous que vous enchanteriez pendant 1 h 1/4 les personnes âgées d'une telle façon. Merci pour votre prestation qui a fait revivre les moments publicitaires, évènementiels et musicaux de leurs vies." Michelle, CCAS de Toulouse
 
"Un super voyage dans le temps pour le plus grand plaisir des résidents. Merci à Régis pour cette magie et à bientôt." Brigitte (Lunel)
 
"Enfin un retour à notre "époque". Quel bonheur, que de souvenirs, quelle belle époque ou l'amitié était de mise. Merci pour cette très belle après-midi, on s'est régalé avec ce très très beau spectacle". Danielle (Mirandol)
 
"Super - divinement bien -  tout le monde était enchanté même que M. Benaben a dit : "Vous nous avez donné l'envie de revivre notre vie"." Sylvie (Sainte Barthe)
 
"Un grand merci pour ce bon moment et je crois, je suis sûre, qu'il a été partagé par mon mari." Mme Delbreil
 
"Une féérie de l'instant." Christian
 
"Beaucoup d'émotion dans ce spectacle plein de chaleur et d'humanité." Sylvie
 
"Une soirée inoubliable. Continuez à nous émerveiller et faites un long chemin." Claude
 
"Le meilleur spectacle que j'ai jamais vu. De loin." Tonton Kiko
 
"C'est bien simple, je n'ai plus de Rimmel !" Claudine (seconde femme de Tonton Kiko)
 
"A ma grande surprise, j'ai versé ma larme. Tu as atteint mon coeur. Bravo pour ces sentiments, ces émotions fortes, j'ai eu des frissons par moment." Ta couse Céline
 
"Redge, encore un bon moment passé en ta présence. On était venu plus pour toi que pour le spectacle, mais quelle agréable surprise ! On est fier de toi, continues d'oser, de vivre !" Pascale
 
"J'avais froid, un peu hagard, l'humeur moribonde et puis voilà, il y a toi avec toute ta générosité, l'intérêt, l'affection que tu as toujours su apporter aux autres, à moi aussi et Dieu sait si tu m'as rendu la vie belle depuis qu'on se connaît comme tu as su le faire une fois de plus." Jérôme
 
"Ce spectacle est nul à chier et je pèse mes mots." Gérard
 
memoria.viva@live.fr

Ma Mamie m'a dit...

Madka Regis 3-copie-1

 

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Mamie est sur Tweeter

Mamie n'a jamais été Zlatanée !

Mamie doit travailler plus pour gagner plus

Mamie, tu l'aimes ou tu la quittes

"Casse-toi pauvre Régis !"

Papi a été pris pour un Rom

Mamie est sur Facebook

Papi est sur Meetic

Il y a quelqu'un dans le ventre de Mamie

Mamie n'a pas la grippe A

La petite maison close dans la prairie

 

COLLECTION "THRILLER"

Landru a invité Mamie à la campagne...

Sacco et Vanzetti

Mamie a rendez-vous chez le docteur Petiot

La Gestapo française

Hiroshima

 

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Les Windsor

Mamie et les cigares du pharaon

Champollion, l'homme qui fit parler l'Egypte

Mamie à Tombouctou

 

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Mamie boit dans un verre Duralex

Le cadeau Bonux

Le bol de chocolat chaud

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Mamie ne mange que des cachous Lajaunie

 

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Mamie la gauloise

Mamie roule en DS

Mamie ne rate jamais un apéro

Mamie et le trésor de Rackham le Rouge

 

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Mamie va au bal

La fête de la Rosière

Mamie au music-hall

Mamie au Salon de l'auto

 

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Quand Papi rencontre Mamie

Un Papi et une Mamie

Mamie fait de la résistance

Mamie au cimetière

24 heures dans la vie de Mamie

 

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Jaurès

Mamie embarque sur le Potemkine

Mamie et les poilus

Auschwitz

 

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Le regard de Guynemer

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Lindbergh décroche la timbale

Nobile prend des risques

 

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Mamie chez les Bretons

Mamie voulait revoir sa Normandie !

La fouace Normande

La campagne, ça vous gagne...

Mamie à la salle des fêtes

Launaguet

La semaine bleue

Le monastère

 

COLLECTION "MAMIE AU TEMPS DES COURTISANES"

Lola Montès

Les lorettes

Mme M.

Napoléon III

Plonplon

La marquise de Païva

Mme de Pompadour

Générique de fin