"Ne quittez pas.
En 1946, près de deux millions de Français sont abonnés au téléphone.
Même s'ils sont deux fois plus nombreux en 1960, beaucoup de foyers ne sont pas encore équipés à leur domicile. Les demandes d'équipements se multiplient mais, malgré la taille des centraux téléphoniques, les temps d'attente pour être raccordé s'allongent. Le sketch de Fernand Raynaud sur "le 22 à Asnières" a immortalisé les difficultés de la communication téléphonique avant l'arrivée de l'automatique.
Il fallait passer alors par les centraux téléphoniques pour joindre un abonné. Les opératrices y travaillent par brigade sous l'oeil vigilant des surveillantes placées au milieu de la salle. Gare à la productivité car les rendements sont calculés collectivement... mais aussi individuellement !
Les demoiselles du téléphone connectent manuellement les abonnés. Lorsque la connexion est demandée, elles appellent directement le destinataire s'il est situé dans le même secteur géographique. Sinon, elle passe par l'intermédiaire d'une deuxième opératrice qui prend en charge la communication.
Les numéros de téléphone associent les trois premières lettres du central dont l'abonné dépend géographiquement suivis de trois ou quatre chiffres : PEReire 23-41, ELYsées 13-18, CARmaux 69-24... ou le célèbre Balzac 0001 du publicitaire Jean Mineur, pionnier du film publicitaire au cinéma.
En 1957, la numérotation passe à six chiffres en province puis, en 1964, à sept chiffres à Paris. Sept annuaires régionaux rassemblent alors la totalité des numéros français. Dans les centraux téléphoniques l'opératrice aux "abonnés absents" prend les messages lorsque le destinataire de l'appel n'est pas chez lui. La communication avec l'opératrice n'est pas dénuée d'une certaine convivialité. C'est l'ancêtre du répondeur en somme... en plus sympathique.
Mamie n'aimait pas le téléphone, comme elle disait : "Quand vous avez des ennuis, les gens qui vous appellent par sympathie le font surtout pour avoir des détails." C'est pas faux, après tout.
Ni magasins d'accès téléphonique, ni bornes d'appel pour les taxis, les taxiphones désignent alors les téléphones publics jusqu'en 1970. Les téléphones qui fonctionnent à pièces, seront bientôt intégrés dans des cabines fermées.
Un jour, j'ai demandé à Papi ce qu'était un optimiste, il m'a dit, je cite : "Un optimiste est un monsieur qui croit que Mamie a terminé sa conversation téléphonique parce qu'elle a dit "au revoir"."
Mamie est très bavarde...
Collection "Les choses de Mamie"
Mamie boit dans un verre Duralex - Mamie porte le n°5 - Le bol de chocolat chaud - Le cadeau Bonux - Les pantoufles - Les pâtes alphabet - Le vélosolex - La "bleue" - Le Bikini - L'accordéon - Super Cocotte - Mamie roule en DS - Le béret béarnais - Le savon de Marseille - Les cachous Lajaunie - Le couteau Opinel