Strasbourg est une bourgade très charmante située à dix heures de Carmaux (en roulant bien).
C'est ici - à cet endroit très précis - qu'on s'est retrouvé pour un barbecue-théâtre en compagnie de M. Vernier et de ses amis.
Qui est M. Vernier ?
Et bien figurez-vous que M. Vernier est un résident qui est très porté sur le sexe. Et encore quand j'écris "porté" le mot est faible parce que M. Vernier est un vrai satyre de 90 balais qui joue de la flute dans les couloirs pour charmer ses voisines de chambres (nombreuses).
Quelques nymphes arthritiques s'étaient plaintes en haut lieu des agissements du vieux faune, même les sourdes qui ne l'entendaient pas de cette oreille.
Le directeur avait plusieurs fois convoqué le coupable dans son bureau pour lui demander de mettre fin à ses activités, mais en pure perte.
Rien n'y fit.
Les pensionnaires féminines continuaient à être harcelées par le Casanova récidiviste qui multiplia les mains aux fesses et les propositions douteuses.
Mais dans le lot, il avait, plus particulièrement, jeté son dévolu sur une boiteuse dont le déhanchement activait ses pulsions de façon frénétique.
Un soir, après la soupe, il a poussé la porte que sa belle avait oublié de fermer et s'est précipité sur elle pour lui faire subir les derniers outrages. Les cris et les coups de canne ont alerté les surveillants qui reconduisirent le satyre dans ses appartements avec une bonne dose de calmant.
L'affaire ne faisait que commencer.
Au cours de l'enquête que mena le directeur, la victime raconta les faits avec moult détails. Son agresseur était arrivé en caleçon long (un caleçon Rasurel, si je me souviens bien) alors qu'elle venait de se mettre au lit. les cris entendus, c'est lui qui les avait poussés à cause des coups de canne qu'elle lui donnait sur le crâne.
Il y eut, néanmoins, un côté positif à cette histoire.
La boiteuse fit figure de star parmi les résidents et eut un regain de coquetterie dans son comportement tandis que certaines autres vieilles dames souriaient plsu colontiers au satyre.
Passons et revenons à nos chansons.
A la fin du spectacle, M. Vernier est venu nous voir pour nous demander qui était au bras de Gabin dans un extrait de cinéma que Mamie aimait tout particulièrement. J'ai répondu tout naturellement qu'il s'agissait de la belle Mireille Balin.
Renseignement pris, M. Vernier est parti comme ça, l'air de rien, en glissant cette phrase lapidaire que je ne fais que citer :
- Je me la ferais bien, celle-là.*
Rideau.
* Article très fortement inspiré du livre de Sim "Et la retraite, bordel !" (pour les amateurs)