"Avertissement : La direction de ce blog tient à préciser que le texte qui va suivre pourrait heurter la sensibilité des lecteurs les plus sensibles.
Appellons un chat un chat. Ne parlons pas de fellation mais de tailler une pipe. Cette expression est une déformation très récente de "faire une pipe" par combinaison avec "tailler une plume" qui a la même signification.
Les premiers usages vérifiés de "faire une pipe" ne datent que de la première moitié du XXe siècle, chez les prostituées, l'expression "faire un pompier" étant usuelle auparavant.
Alors pourquoi cette nouvelle expression ? C'est la question qui nous brûle les lèvres, enfin si je peux me permettre l'expression.
Alors figurez-vous qu'avant les années 60, les fumeurs devaient se rouler leur cigarette. Ils disaient alors qu'ils "s'en roulaient une" ou "se faisaient une pipe".
De là, il est facile d'imaginer que les dames de petite vertu qui faisaient des pompiers à leurs clients, comparaient leurs gestes à ceux que font les fumeurs d'abord méticuleusement avec leurs doigts et puis le long de la cigarette avec leur langue avant d'aboutir à une 'pipe' prête à être fumée.
Vu qu'il est question de pipe, on ne peut s'empêcher de lier cette expression avec "avaler la fumée" qui lui est antérieure (milieu du XIXe siècle) et qui désignait une fellation complète, avec avalement du sperme.
Mais il y a une autre école qui stipule que parfois, les prostitués en question recevaient des clients cuits et recuits et qu'au lieu de coucher avec, elles s'en sortaient avec une petite "turlutte".
Elles déclaraient alors qu'elles les avaient "pipés", sous-entendus "trompés". Vu que vous n'êtes pas sans savoir que des dés pipés signifie qu'il y a tromperie.
Mais ça c'est encore une autre histoire.
Tailler une pipe donc, selon l'expression consacrée est la pratique favorite de l'ancienne petite amie de Lombard. Ce n'est pas innocent puisque nos premiers plaisirs sont liés à l'oralité, et c'est pourquoi ils sont très souvent révélateurs de nos pulsions archaïques.
Offrir sa bouche, c'est se donner.
Il y a une notion de gourmandise ou au contraire de refus de s'autoriser ces plaisirs. Vu que nous sommes dans ce cas de figure dans une façon d'aimer d'ordre fusionnel.
Comme pour tout, l'idéal serait d'être dans le juste équilibre. Trop d'oralité traduit souvent un désir de possession, mais aussi une incapacité à voir l'autre différent de nous-mêmes. En quelque sorte, il est nous et, inconsciemment, nous rêvons de l'avaler.
Pour lever certains blocages, l'idéal est de développer des gestes tendres qui permettent d'instaurer une nouvelle confiance.
En revanche, les personnes qui sont trop dans l'oralité doivent apprendre à s'autonomiser un peu plus. La respiration leur permet de se sentir mieux avec elles-mêmes. Elles ont besoin de se sentir remplies pour ne plus avoir besoin de se remplir de l'autre.