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5 février 2024 1 05 /02 /février /2024 18:49
Les souvenirs de Pascal Praud

"Mille raisons d'autant aimer la vie ...

Avoir de la chance. Allumer des bougies. Dire "Bonne nuit mon amour". Dîner avec des amis de trente ans. La neige en ville.la mousse au chocolat. Passer un dimanche dans le Bouchonnois. Le prénom Morgane. Les Uns et les autres de Claude Lelouch. Les galettes des rois à la frangipane. La voix de Michel Sardou en 1975. la plage de la Baule les soirs d'été à 20 heures. Les souvenirs.

 Les courts de tennis en terre battue. L'encens dans la maison. Le rire de Cathy.Johann Cruyff. Le café sans sucre. Faire des câlins.Columbo; Imiter Claude François. "Pourquoi voulez-vous qu'à 67 ans, je commence une carrière de dictateur ?" Paris le dimanche matin avant 10 heures. Les pistes vertes à Courchevel. "L'hiver" dans les quatre saisons de Vivaldi. "Week-end à Rome, tous les deux sans personne." Chanter dans un karaoké. Le plus-que-parfait du subjonctif. la règle, c'est qu'il n'y a pas de règle. la désinvolture de Jacques Dutronc. Le prénom Tiphaine. "Quelle nouvelle ? le petit chat est mort." Les frites de L'Entrecôte.

les 504 coupés. Brosser ses dents. Le prénom Faustine; Le hachis Parmentier. Le maillot Europe 1 du FC Nantes en 1977. D'Allemagne chantée par Patricia Kaas, composée par Didier Barbelivien. Les tongs l'été. Avec mon meilleur souvenir de Françoise Sagan. La place Saint-Jacques à Metz. Les sapins de Noël. "Je crois aux forces de l'esprit". Dîner seul. Faire du vélo. Sea, sex and Sun. Le prénom Lou-Elise; Dormir sur la plage. Les langoustines de la Voile d'Or au Pouliquen. Luis Mariano. pour la millième fois César et Rosalie. lire Voici. la volée de John Mc Enroe. me réveiller sans réveil. L'extraordinaire Didier Bourdon. Mon enfance.

Un pour tous, tous pour un. Tout Sinatra. "Souffrir pour toi n'est pas souffrir".  Les pailles d'or de Lu. "Un jour j'irai à New-York avec toi". 28° à l'ombre. La pluie à Nantes. Nager dans l'océan Atlantique. "Elle s'appelait Sarah, elle n'avait pas huit ans". Les slows. Les lunettes de soleil. Baiser. Maritie et Gilbert Carpentier. L'adagietto dans dans la symphonie n)5 de Gustav Malher. L'ami de mon ex-femme. Les coups francs de Michel Platini. "Mais toi c'est pas pareil. C'est du soleil; C'est l'océan quand les vagues déferlent. Toi c'est différent". Ecrire le matin. "Vergeat, il est à Montpellier Vergeat !" Pleurer devant Kramer contre Kramer. Choisir sa place au cinéma.

Marcher pieds nus. Des photos sur le réfrigérateur. Aller à la messe de minuit. Textoter avec mes enfants. Jadis, autrefois et naguère. Dire : "Je t'aime". Rire tout seul. Le pain de campagne. Le blanc du poulet. Henri Leconte face à Pete Sampras le 29 novembre 1991 à Lyon.Voyager la nuit. "Demain dès l'aube à l'heure où blanchit la campagne". "Dans l'île aux enfants c'est tus les jours le printemps". Les yaourts nature. Diego Armando Maradona. Les crêpes beurre sucre. Les pennes à la sauce arrabiata. Thérèse Desqueyroux. "Je crois qu'après avoir vu ça, on peut mourir tranquille." Diner côte à côte avec mon amoureuse.

Souvenirs, attention danger, Garçon s'il vous plaît... Champagne !

 

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27 octobre 2023 5 27 /10 /octobre /2023 18:11
Les souvenirs de Gilbert Lhubac

"Chroniques villageoises.

Nous n'étions en vacances qu'après la cérémonie du 14 juillet.

En hiver, notre mission était d'allumer le poêle. "Ceux de service" amenaient eux-mêmes un fagot de sarments et un seau de charbon. En baillant, les deux "victimes" bourraient le poêle de vieux journaux, peu importait l'opinion politique du papier, on trouvait aussi bien des feuilles de l'hebdomadaire Gringoire, du quotidien Le petit Méridional, ou du Chasseur Français, le mensuel de la Manufacture d'Armes et de Cycles de Saint-Etienne, que les pages du Petit Echo de la Mode.

L'institutrice entrait, vérifiait d'un coup d'oeil que tout était en place, poêle allumé, tableau effacé, encrier rempli d'encre violette, aucun papier par terre.

Au signal de la maîtresse, on entonnait l'inévitable Maréchal nous voilà !

Cet "hymne" à la gloire du maréchal Pétain était obligatoirement vociféré par tous les petits élèves du pays à peine entrée en classe. Après cette joyeuse mise en train, commençait la distribution des biscuits caséinés.

Ces biscuits provenaient de la biscuiterie LU. Les écoliers les grignotèrent jusqu'à 1945.  LU luttait ainsi contre l'occupation refusant de travailler pour les Allemands. Leur production fut également envoyée dans les camps de prisonniers.

- Marcel, distribue les cahiers de composition ! J'veux entendre voler une mouche.

On parlait de restrictions. I y avait le sucre du raisin, c'était nourrissant. Et puis une salade du jardin, quelques haricots secs, qui restaient, un os de jambon pour leur donner du goût. Quant à après-demain... On verrait aussi. On trouverait bien une aubergine ou deux, pareil pour les tomates.

La vie était rude, mais on avait l'habitude. Personne ne pouvait vous aider et surtout pas le gouvernement de l'Etat Français. A chacun de se débrouiller. Demain les enfants iraient à l'école, comme d'habitude, chanteraint, à peine arrivé, Maréchal nous voilà ! Et passeraient ensuite à la dictée et à la grammaire. Le soir, avant de se coucher, il leur faudrait dire une prière pour le Papa prisonnier, qu'ils ne connaissaient pas. C'était la vie. Celle de tous les jours.

1949.

- Tu vas aller chercher un pain, il te faut prendre les tickets, sinon la boulangère ne te donnera rien.

Cette demi-miche, que j'allais ramener triomphalement était farcie de brins de paille jaune qui se fichaient entre les dents. Il arrivait souvent qu'une fois planté devant la porte de la boulangerie, nous trouvions une affiche : "Plus de pain."

Maman fouillait dans la réserve pour trouver une ou deux pommes de terre que le Papéavait réussi à faire pousser dans le jardin, et nous mangions une patate bouillie en guise de pain.

Les Allemands n'étaient plus là, mais oui, nous étions encore en guerre !

Nous avions besoin de distraction. Heureusement, il y avait le cinéma. Les films à la gloire des combattants alliés passaient et repassaient sur les écrans. RAF, US AIR FORCE, Skyblazers et bien d'autres films, programmés le samedi soir, jusque dans notre petit village. Ensuite, ce furent de grands films, La bataille du Rail, Jeux interdits, Nuit et brouillard,  puis d'autres encore Un condamné à mort s'est échappé, L'armée des ombres, Au revoir les enfants, Le dernier métro. La guerre était en nous et pour longtemps.

Mes parents m'avaient acheté à Montpellier un opuscule en couleur qui célébrait les exploits des chefs de cette grande guerre, Montgomery, Leclerc, De Gaulle, Eisenhower, Churchill... A chaque page, le drapeau français et la Croix de Lorraine.

Ensuite on a vu Le chagrin et la pitié, Paris brûle-t-il, Uranus, tant et tant d'oeuvres qui nous rappelaient les représentations du Viné-Palace un soir de l'an 1947.

Encore de nos jours, le cinéma et la télévision nous propose des films qui font revivre cette époque, et en nous renaissent les images d'une enfance habitée de fantômes qui jamais ne nous quitteront...

Le dernier jour d'école c'est demain. 14 juillet 1947.

Une bombe. Le garde-champêtre venait d"annoncer ainsi par la première bombe de la journée

main, la Fête Nationale.

Un dernier mot : "Attendez, un instant !Je vous souhaite à tous de bonnes vacances, et revenez bien reposés le 1er octobre. Profitez bien dit l'institutrice mais les enfants étaient déjà partis !

 Une fois dehors, ils chantèrent "Vive les vacances, point de pénitences, les cahiers au feu et les maîtres au milieu !

Claude retourna vers le centre du village, les cafetiers avaient installés leurs terrasses. Il savait qu'il trouverait là son père, sa mère, leurs amis attablés devant un apéritif. C'était traditionnel, chaque année, il en était ainsi : on buvait l'apéro du 14 juillet, dehors,  l'ombre des platanes centenaires de l'Esplanade. Ils attaquaient le Bhyrr, le Dubonnet, le Saint-Raphaël, le Picon mais surtout dans le Midi le Pastis, le "jaune" que fabriquait en cachette le cafetier en utilisant de petites fioles d'anéthol. Sur demande, le patron vous servait aussi une Suze, accompagnée d'un siphon d'eau de Seltz.

- Papa, des sous, s'il te plait, je vais acheter des pétards !

Le soir, tout le village se retrouverait aux terrasses des cafés dans l'attente des feux d'artifice...

Le Loto, c'était quelque chose. Des hauts-parleurs sonorisaient toutes les pièces. La plupart des numéros appelaient un commentaire humoristique : 22, les flics. Quatorze, l'homme fort. Treize, ma grand-mère. Il est tout seul : Un. Quatre, le fauteuil. Sept, port de mer. 88, les deux poulettes. Le vieux grand-père : 90 ! Les chandelles : 36. La queue en bas : neuf. La queue en l'air : six ! ...

"Une guêpe !

- Attention qu'elle ne vous pique pas, ça fait très mal !

 Branle-bas de combat ! Chacun s'emparait alors qui d'un torchon, qui d'un journal, ou, dernier recours, de la petite pompe à réservoir de liquide insecticide, le Fly-Tox, et l'insecte était poursuivi jusqu'à ce que mort s'ensuive.

La vendange, l'automne, l'école, le premier octobre... Bientôt Noël...

La toilette ? Nous faisions appel au savon Cadum dont la publicité s'étalait sur les murs du village, tout autant que dans les pages des journaux et des revues. Pour être bien peigné, nous enduisons nos cheveux de brillantine où nous avions le choix entre la brillantine Forvil et la brillantine Roja ("la brillantine qui ne graisse pas" selon la réclame) avant que les marques Vitapointe ou Pento ne remplacent la "domina" de nos pères.

Pour bien se nourrir, au petit déjeuner, il y avait le fameux Caobel. Puis ce fut Banania ("Banania, disaient les pavés publicitaires, la suralimentation intensive"). Cette réclame parut pour la première fois dans la revue Excelcior.

Depuis 1941, des "bonbons vitaminés" étaient distribués dans les écoles, avant d'être remplacés par des biscuits casernés à base d'albumine de lait. Ces biscuits prenaient de la biscuiterie LU.

- Il faut te purger aujourd'hui, c'est jeudi. C'est pour ton bien. Le docteur le recommande "Il faut se purger une fis par mois". Tiens, avale ça et sans faire de grimace ! Allons, pas de comédie !

 Elle me tendait un demi-bol fumant empli d'un liquide nauséabond, du lait, du café, et de l'huile de ricin ! D'avance j'avais envie de vomir et ensuite j'étais prêt à faire dans le lit avant de m'installer, muni de mon journal Coeur Vaillant, "sur le trône". Passons les détails.

Complément incontournable de cette maudite médication, la fameuse Huile de foie de Morue ! Une cuillerée à midi, une cuillerée le soir.

- Tu croqueras un bonbon ou un carré de chocolat. Vite avale !

​​​​​​​Le dimanche au bureau tabac, nous nous offrions le fameux Coco Boër. Un vrai régal.

​​​​​​​Je me souviens aussi des pistolets de la marque Solido pour jouer aux cow-boys, d'un cycle de marque Alcyon, un autre de marque Terrot, Motobécane et le vieux Vélosolex et des "choses de la vie quotidienne" : je pense au Néocide Mural, le Fly-Tox.

Ma mère, le matin, rentrant de commissions, annonçait : "Je vais passer l'Océdar...

Autre produit indispensable à cette époque-là le Bleu d'azur. C'était une sorte de boule-chaud qui apportait une blancheur irréprochable au "linge blanc".

Le défilé de tous ces noms d'objet de notre prime jeunesse. réveille une certaine nostalgie et fait revivre un passé que nous sentons très proche. Le temps qui passe reste très présent dans les mémoires des gens âgées que nous sommes devenus. L'évocation du bleu azur ou de l'Océdar restitue à notre  mémoire des moments, de instants, tout en ressuscitant surtout la présence et l'activité de ceux que nous avons aimés qui demeurent à jamais dans nos coeurs.

La suite prochainement.

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31 mars 2023 5 31 /03 /mars /2023 12:03
Les souvenirs de Pierre Pitiot

"Pendant les années noires, privé de tout par les uniformes verts, je ne cessai de regretter le chewing-gum, les bananes et le chocolat, ainsi que mon hebdomadaire favori, Le journal de Mickey, qui arrêta sa parution dès l’armistice 1940.

Au rez de chaussée de ces immeubles meublant les quais, on trouvait différents commerces : la boulangerie Bonnafous et les bistrots et leur terrasse : Le Petit Mousse, Chez Borie, Adélaïde (on ignorait son patronyme exact et on ne l’appelait que comme ça). C’est là que mon arrière grand-mère venait siroter son apéritif quotidien, un quint (comprenez un « Saint-Raphaël Quinquina », habitude qu’elle conserva jusque’à ce qu’elle devienne grabataire. Quand je me trouvais en sa compagnie, elle ne manquait jamais de me faire servir « un bébé », ce qui dans le vocabulaire bistrotier, signifiait du sirop de grenadine étendu d’eau ; j’étais friand de cette boisson jusqu’à ce que, sous l’occupation, le sucre du sirop soit remplacé par de la saccharine, ce qui m’orienta provisoirement vers d’autres saveurs.

Chez Borie, je ne m’y rendais que pour les séances de cinéma et pour les bals - costumés ou pas - du carnaval.

Dans une chanson extraite d’une opérette marseillaise, on trouve ce refrain : « Ah qu’il est doux le plaisir de la pêche, c’est lek régal parfait

Je me souviens aussi d’un air très célèbre alors, mais bien oublié aujourd’hui’hui, d’une valse de Franz Léhar : « Heure exquise-Qui nous grise…

Au loto, le « tireur du sac » sortant les pions numérotés et les annonçant aux joueurs, agrémentait sa diffusion d’un simple commentaire, souvent traditionnel et parfois… hasardeux ; ainsi le numéro 22 était toujours suivi de la mention « les deux poulettes », le 7 de « petit port de mer »… Souvent les joueurs s’impatientaient et apostrophaient le meneur du jeu par : « Bolet lus », il fallait « bouleguer ». Chaque partie était close lorsque fusait le cri de la victoire : « Quine » ; et la partie se terminait alors par la phrase, traditionnelle elle aussi : « La quine est bonne, vous pouvez démarquer ! » On venait alors remettre au vainqueur son butin, la plupart du temps un « panier garni » empli à ras bord de boustifaille.

Je me souviens des champions de France en titre de Beach volley. Demotte, Delousteau, Brioude, Claparède, Dulon, leur capitaine incontesté, et un de leurs co-équipiers qui devait rester célèbre pour d’autres raisons, Jacques Vabre ; oui, ce Vabre qui devait donner son nom à une des marques de café des plus réputées, représentée publicitairement par « le gringo » qui savait détecter des arômes subtils.

Je me souviens de la projection du  Blanche-neige de Disney qui fut l'évènement cinématographique de l'an 37.

La cuisine ? N'allez pas vous imaginer que l'ordinaire palavasien n'était que bouillabaisse ou langouste à l'américaine, on mangeait des petits poissons plats, sorte de soles naines appelées "palanques" qui se dégustaient avec les doigts. Le plat principal que je prisais le moins, c'était la préparation de poissons, d'étangs pour la plupart, dite à l'"aga eau", sorte de cuisson en court-bouillon ; on assaisonnait ensuite les filets de poisson dans son assiette avec de l'huile et du vinaigre.

Après avoir joué, exténués par l’effort consenti, encore enivrés de cette participation toujours trop brève, le corps couvert d’un sable soudé par la transpiration, tels de jeunes athlètes en croûte au sel, nous courrions nous jeter dans les flots revigorants de cette « mer, toujours recommencée… »

Le 2 septembre 1939, je me trouvais chez mes grands-parents qui habitaient tout près de l’église ; passant devant celle-ci, je remarquai des affiches sur les murs, chose inhabituelle. Elles avaient pour titre en caractère gras : « Mobilisation générale ».

Mon grand-père n’avait pas la larme facile ; pourtant, je l’ai vu pleurer deux fois pendant la triste période qui a suivi la déclarations des hostilités. La première fois, ce fut lorsque la voix chevrotante de Pétain annonça l’armistice ; la seconde fois, toujours à l’écoute de la radio, ce fut lorsque’il appris en novembre 1942, que la flotte française venait de se saborder en rade de Toulon.

L’information qui ne le fit pas pleurer mais qui le propulsa dans une rage folle fut une information de juillet 1940 : les Anglais avait envoyé par le fond tous nos navires de guerre en rade de Mers-el-Kébir, près d’oral. Il vaut mieux qu’aucun sujet de sa gracieuse majesté ne se soit pas trouvé à porté de ses mains : il l’aurait étranglé séance tenante. Il se contenta de fracasser une chaise qui manqua de justesse le poste de radio. Ma grand-mère lui reprocha la destruction de la chaise pendant plusieurs années.

Les plages, désormais minées, étaient devenus un domaine interdit à nos jeux. Nous nous rattrapions en jouant à "bistre" ou à la "ringarangue" ou encore à "la balle en peilhe" variété locale du football où la sphère de cuir était remplacée par un amalgame de chiffons arrondi au mieux : on a les ersatz qu'on peut.

 On a aussi les stades qu'on peut : celui de Palavas se nommait en toute simplicité "le terrain du Toc". Il se trouvait  sur une partie desséchée de l'étang du Grec et ses installations se résumaient aux trois barres de bois formant chacun des buts.

Le mot de la fin ? Au milieu de cette vague de souvenance, reste le plus précieux : comment oublier ces moments qui me portaient vers l'ataraxie : assis sur le sable, tourné vers ce sud qui demeure mon vrai pôle d'orientation, me reste une impression qui me revient souvent en mémoire et règne en maîtresse sur mon corps et mon esprit, enfin confondus.

Elle devient cette ligne, ardemment scrutée, jusqu'à plonger mon regard dans une totale béatitude, cette ligne de lumière sombre, au contraire de celle qui embrase le zénith ; elle délimite l'horizon, là où la mer cherche à joindre le ciel, mais sans jamais l'atteindre.

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22 mars 2023 3 22 /03 /mars /2023 16:25
Les souvenirs de Philippe Labro

"J'emporterai.

Le sourire radieux de l'enfant lorsqu'il voit votre visage par la fenêtre de sa salle de classe, il sait que vous êtes venu le chercher ; les cris de joie un soir de juillet 1998.

Le goût des mûres cueillies dans les ronces des chemins de Beausoleil sur les hauteurs de Montauban.

J'emporterai l'histoire du petit matin en Afrique. La gazelle se réveille et sait que si elle ne court pas plus vite que le lion, elle sera tuée. Le lion se réveille et sait que s'il ne court pas plus vite que la plus lente des gazelles, il mourra de faim. Moralité : être lion ou gazelle importe peu. Ce qui compte, c'est que, dès le petit matin, à peine es-tu réveillé, commence à courir !

J'emporterai la Route 66 et les cheveux blonds de Françoise qui épousent le mouvement de son visage lorsqu'elle se penche au balcon du Théâtre des Champs-Elisées quand on a vu Leonard Cohen pour la première fois et qu'il a chanté "Suzanne", cette jeune femme à laquelle ressemble l'amour de ma vie.

J'emporterai les platanes le long du canal du Midi ; le moment où on goûtait la première eau de la première plage qui s'offrait à nous, le premier concert de David Bowie ; le premier concert des Rolling Stones ; le dernier concert de Brel ; le dernier concert de Piaf ; les premiers pas de Biolay ; la première apparition de Stromaé ; les apparitions d'Abbado à Salzbourg, Paris, Milan ou ailleurs, avec cette transcendance qui était la sienne ; Trenet au Châtelet, Dylan partout, Cohen et son "Everybody knows". Duke Ellington et son formidable "Take the A train". La Callas qui a "perdu son Eurydice" ; le choc de la première vision de Citizen Kane, Orson Welles, ce génie qui s'est perdu...

J'emporterai la grappa dans les restaurants italiens ; la queue du dimanche matin devant les boulangeries ; les femmes en jupe assises aux terrasses quand revient le mois d'avril ; l'harmonica qu'Henry Fonda fiche dans la mâchoire du frère ainé de Charles Bronson dans  Il était une fois dans l'Ouest ; Ventura qui gifle Adjani, Cotillard qui devient la Môme ; les héros de l'écran désormais ignorés, Tyronne Power, Errol Flynn, Georges Marchal, Lucien Coëdel ; Bourvil qui monte sur les épaule de de Funès ; Paul Meurisse qui regarde Signoret avant qu'on l'exécute dans L'armée des ombres ; Gabin aux cheveux blancs qui donne un pyjama à son copain, René Dary, dans l'immortel Touchez pas au grisby ; Françoise Dorléac quand toute une génération, les larmes aux yeux, l'accompagna au cimetière ; Steve McQueen dans Guet-apens , le fusil à pompe à la main ; la fin des Quatre cent coups avec le visage du petit Léaud qui se fige, Delon, Belmondo les deux fauves, la panthère et le lion. Le prince inégalé, Gérard Philippe.

J'emporterai la bière et la pizza devant la télé pour suivre un Classico ; les ouvreuses de cinéma qui proposaient des esquimaux et des bonbons au caramel ; les doigts qui sentent les moules dans les brasseries où l'on crie "Chaud devant !", Fernandel et Raimu, les comédiens géants d'une autre époques phrases de tous les jours, celles qui disent les choses fortes, celles qui viennent du coeur :

 Ne rentre pas trop tard.

 J'emporterai les manèges qui tournent dans les squares ; Louis Prima chantant "Just a gigolo" ; les athlètes du 800 mètres qui accélèrent à la cloche du dernier virage ; les calamars et les haricots ; les "c'est plus comme avant" ; les "et avec ça ?" demandés par les commerçants ou bien les "ça a été ?" des serveurs ou serveuses.

Les "c'est ma faute", les "je n'ai pas fait exprès, les "clous pourriez au moins vous excuser" ; les brèves de comptoir ; le pénalty raté ; le penalty réussi ; la troisième mi-temps des rugbymen.

Les choses de la vie. Les chansons de la vie :

Les "ne me quitte pas" ; "tombe la neige" ; "pourtant que la montagne est belle" ; "let it be", "j'me suis fait tout petit"; "avec ma gueule de métèque" ; "I can't cet no satisfaction ; "tu la voyais pas comme ça ta vie" ; "Ils étaient vingt et cent, ils étaient des milliers"; "avec le temps va tout s'en va"; "qui c'est le plus ballez c'est tonton mayonnaise" ; "Ave Maria" ; "amis entends-tu le vol noir des corbeaux" ; "qu'on est bien dans les bras d'une personne du sexe opposé" ; "ce soir nous allons danser sans chemise sans pantalon" ; "c'est une chanson qui nous ressemble" ; "que reste-t-il de nos amours ; "toute la musique que j'aime, elle vient de là, elle vient du blues".

Il n’y a pas d’efforts inutiles. Sisyphe se faisait les muscles.

Roger Caillois

On disait de Bill Clinton, quarante-deuxième président des Etats-Unis : « Il voudrait être le marié à chaque mariage et le défunt à chaque enterrement. »

« Pardonner, c’est chrétien, oublier c’est couillon. »

Nietzsche : « Il faut avoir du chaos en soi

Pour accoucher d’une étoile qui danse. »

J’emporterai,

L’insatisfaction des Rolling Stones, le dernier concert de Brel, il revient en peignoir pour saluer les gens qui refusent de le voir partir (« Faut aller voir » disait-il) ; la première dent qui tombe, on attend la petite souris, le retour des déportés dans les salons du Lutetia ; l’éphémère splendeur d’un vol d’oies sauvages au-dessus des étangs ; toutes les larmes versées, tous les remords, tous les rires ; Aimé Jacquet qui dit à Pirès de muscler son jeu ; Fernand Raynaud qui raconte « Y a comme un défaut » ; le choc à la primevère vision de Quai des orfèvres de Clouzot ; prendre un enfant par la main ; les couleurs du monde.

Les rencontres sont les cadeaux de la vie.

Paul Eluard :

« Dans la vie, il n’y pas de hasard. Il n’y a que des rendez-vous.

J’emporterai,

L’angoisse des lycéennes et des lycéens devant les tableaux de résultat du bac ; t’es cap ou t’es pas cap (les mots des cours d’école) ; la caissière du supermarché qui trouve encore la force de vous sourire ; le coup de tête de Zidane ; méfiez-vous des filles aux lèvres minces et des garçons aux mentons fuyants ...

Rainer Maria Rilke :

Il ne suffit pas d’avoir des souvenirs. Il faut savoir les oublier quand ils sont nombreux, et il faut avoir la grande patience d’attendre qu’ils reviennent.

Epitaphe sur la tombe d’un hypocondriaque :

Je vous l’avais bien dit.

La vieille dame distinguée dans un salon du Titanic :

J’avais demandé de la glace. Mais ceci est ridicule.

Georges Brassens, quand on lui suggère l’Académie française, répond :

Trente, d’abord.

Gary provoquait envie, jalousie, éveillant l’aigreur de ceux qui ne connaitraient jamais les grands rendez-vous de l’aventure et de la vie. Je tremble d’émotion chaque fois que je relis la lettre laissée par Romain, rédigée au stylo, de sa lisible et belle écriture :

On peut mettre cela évidemment au compte d’une dépression nerveuse. Mais alors il faut admettre que celle-ci dure depuis que j’ai l’âge d’homme et m’a permis de mener à bien mon oeuvre littéraire.

Il avait écrit auparavant : « Je me suis bien amusé. Au revoir et merci. »

J’emporterai,

Les chefs d’oeuvre de Milan Kundera, Georges Brassens qui suait en grattant sa guitare égrenant sa supplique pour être enterré au cimetière de Sète :

Pauvres rois pharaons

Pauvre Napoléon !

Pauvres grands disparus gisant au Panthéon

Pauvres cendres de conséquence...

Les cris des enfants sous les préaux des écoles ; le coeur et le sourire de Mireille Darc ; les tours de Notre-Dame.

Les bons Américains, Lincoln, Rosa Parks, Luther King, John Glenn.

Les vilains Américains, Cheney, Rumsfeld, Trump, Nixon, McCarthy, Lindbergh.

Le mot de la fin :

Nous nous rencontrerons à nouveau,

Je ne sais où, je ne sais quand, mais nous nous reverrons.

Sans oublier :

« Si je devais revivre ma vie,

J’aimerais faire encore plus d’erreurs,

J’irais cueillir plus de marguerites

J’irais grimper plus de montagnes

J’irais nager dans plus de rivières

J’irais danser plus de danses 

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12 décembre 2019 4 12 /12 /décembre /2019 17:05
Les suggestions de Jacques Attali

"Faire de sa vie un roman, il n'y a que ça de bon."

(Katia, Tolstoï, 1859)

 

LES FILMS

 

 Le dictateur de Chaplin, Citizen Kane d'Orson Welles, Les enfants du paradis de Carné, Le voleur de bicyclette de Vttorio De Sica, Mort à Venise de Luchino Visconti, Voyage au bout de l'enfer De Michael Cimino...

 La grande illusion de jean Renoir, Autant en emporte le vent de Victor Fleming, Casablanca de Michael Curtiz, Elle et Lui de Léo McCarey, 2001 L'Odyssée de l'espace, Le Parrain de Francis Ford Coppola, Annie Hall et Manhattan de Woody Allen, ET l'Extraterrestre et Duel de Steven Spielberg...

 La vie est belle de Frank Capra, Les sept samouraïs d'Akira Kurosawa, Certains l'aiment chauds de Billy Wilder ("Nobody is perfect"), Mon oncle de Jaques Tati, Lamort aux trousses d'Hitchcock, Les quatre cents coups et La nuit américaine de François Truffaut, Les Tontons flinguer de Georges laugher ("Il n'y a pas que de la pomme", "Ventilé façon puzzle"), Un homme et une femme de Claude Lelouch...

 Le guépard de Visconti, La grande vadrouille de Gérard Oury, Barry Lindon de Kubrick, Vol au dessus d'un nid de coucou de Milos Forman, Taxi Driver de Scorcese, La guerre des étoiles de Georges Lucas...

 Midnight Express d'Alan Parker, Elephant Man de david Lynch, Blade Runner de Ridley Scott, Le cercle des poètes disparus de Peter Weir, Quatre mariages et un enterrement de Mike Newell, Forest Gump de Robert Zemeckis, Pulp Fiction de Tarantino, Usual Suspects de Bryan Singer ...

 

LES ROMANS

 

L'Ingénieux Hidalgo Don Quichotte de la Manche de Miguel de Cervantes ("Garde toujours dans ta main la main de l'enfant que tu as été"), Le Comte de Monte-Cristo et Les Trois mousquetaires d'Alexandre Dumas, Moby Dick d'Herman Melville...

 Madame Bovary et L'éducation sentimentale de Flaubert, Guerre et paix de Léon Tolstoï, Voyage au bout de la nuit de Céline, Cent abs de solitude de Gabriel Garcia Marquez, Belle du Seigneur d'Albert Cohen, Le rouge et le noir de Stendhal, A l'ombre des jeunes filles en fleur de Marcel Proust, La confusion des sentiments et Lettre d'une inconnue de Stefan Zweig...

 L'étranger de Camus, La dernière lettre de Vassili Grosslman ("Je suis sûre, Vitia, que cette lettre te parviendra, bien que je sois derrière la ligne de front et derrière les barbelés du ghetto juif. Je ne recevra pas ta réponse car je ne serai plus de ce monde."), La Modification de Michel Butor, Ne tuez pas sur l'oiseau moqueur d'Harper Lee, Le K de Dino Buzzati...

 L'Amant de Marguerite Duras ("Et puis il n'avait plus su quoi lui dire. Et puis il le lui avait dit que c'était comme avant, qu'il l'aimait encore, qu'il ne pourrait jamais cesser de l'aimer, qu'il l'aimerait jusqu'à sa mort."), Opération Shylock : une confession et Potnoy et son complexe de Philip Roth, Le Lys dans la vallée de Balzac ("Oui, la première femme que l'on rencontre avec les illusions de la jeunesse est quelque chose de saint et de sacré.")

 Les Aventures d'Alice au pays des merveilles de Lewis Carroll, Crime et châtiment de Dostoïevski, Le Tour du monde en 80 jours de Jules Verne, Le portrait de Dorian Gray d'Oscar Wilde, Effi Briest de Theodor Fontane,  Le procès de Franz Kafpa ("Comme un chien, dit-il, comme si la honte dût lui survivre.")

 Les Misérables et Le dernier jour d'un condamné de Victor Hugo, Dix petits nègres d'Agatha Christie, Le petit prince de Saint-Exupéry, Aurélien de Louis Aragon, La Peste de Camus, Lolita de Vladimir Nabokov, La promesse de l'aube de Romain Gary, De sang-froid de Truman Capote...

 L'Insoutenable légèreté de l'être de Milan Kundera ("On a tous tendance à voir dans la force un coupable et dans la faiblesse une innocente victime."), L'ombre du vent de Carlos Ruiz Zafon... 

 

LA MUSIQUE

 

Jean-Sébastien Bach, Les variations Goldberg, Mozart, Ave verum, Beethoven, le 14ème Quatuor, Vincenzo Bellini "Casta Diva", The Beatles White Album...

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3 septembre 2019 2 03 /09 /septembre /2019 10:13
Ls souvenirs de Léa

"Le Diable en rit encore" de Régine Deforges.

A la TSF, on entend :

"Parisiens, réjouissez-vous ! Nous sommes venus vous donner la nouvelle de la délivrance... La division Leclerc entre dans Paris ! ... Elle va être dans quelques minutes à l'Hotel de Ville ! Ne quittez pas l'écoute...

Léa s'est levée et s'est approchée de Franck. Fougueusement, il l'enlace.

"Ici, Schaeffer, je suis dûment mandaté par le secrétaire général de l'information du Gouvernement provisoire de la République pour parler à messieurs les curés qui peuvent m'entendre et qui peuvent être avertis immédiatement. Je leur dis... de faire sonner immédiatement les cloches à toute volée pour annoncer l'entrée des Alliés dans Paris..."

Franck et Léa sont dans les bras l'un de l'autre, riant et pleurant. Ils se précipitent à la fenêtre. Sur toute la place Saint-Michel, les volets ont claqué, une à une les lumières s'allument ! Oublié le camouflage, oublié la défense passive ! L'heure est à la clarté et à la joie ! Sur la place, les gens accourent de toutes parts, se jettent dans les bras les uns des autres. Des radios poussées au maximum de leur puissance jaillit le Marseillaise, sur la place tous se sont immobilisés et repreenneent en coeur :

- Aux armes citoyens ! ...

Soudain, une première cloche, timide d'abord, s'enhardit dans les ciel où se couche, morose, le dernier jour de l'Occupation de Paris... celles de Saint-Séverin lui répondent puis celles de Saint-Julien-le-Pauvre, de Saint-Germain-des-Près, du Sacré-Coeur, de Saint-Etienne-du-Mont, de Saint-Germain-l'Auxerrois, de Saint-Sulpice, de Sainte-Geneviève, de Saint-Eustache et puis, c'est le gros bourdon de Notre-Dame qui se joint à elles, entrainant la ville dans une elle allégresse.

Devant l'Hotel de Ville, le speaker bouleversé déclame des verts de Victor-Hugo :

"Réveillez-vous ! assez de honte ;

Redevenez La grandee France !

Redevenez le grand Paris !"

 

Vers huit heures du matin, Laure entra ben coup de vent dans la chambre où dormait Léa.

- Ils arrivent ! Ils arrivent !

- Qui ?

- Les Leclerc ! Ils arrivent ! Ils sont portées d'Orléans ! Lève-toi, on y va...

 

 Il faisait un temps magnifique. Il y avait dans l'air comme une atmosphère de fête. 

 

Un mélodrame se jouait en haut des marches de l'église. Une feuille de papier blanc sur lequel coulait l'encre noire des mots : "ICI L'ON COIFFEE GRATIS".

 Sur la scène improvisée, les "coiffeur" surgissait armé de grands ciseaux de tailleur qu'il faisait tourner et claquer au dessus de sa tête avec des contorsions à la Maurice Chevalier chantant :

"Avez-vous vu le nouveau chapeau de Zozo,

C'est un chapeau un chapeau rigolo

Sur les devant on a mis une petite plume de paon

Sur le côté un amour d'perroquet"

La suite prochainement.

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30 août 2019 5 30 /08 /août /2019 10:48
Les souvenirs de Michel Fugain

"Des rires et une larme.

Ma première leçon de la vie ? Je pleurais et ma mère m'a filé un aller-retour avec un gant de toilette mouillé d'eau froide : "Tiens ! si tu le savais pas avant, maintenant tu sais pourquoi tu pleure !" Par la suite, j'ai veillé à ne pleurer qu'en sachant exactement pourquoi.

 A la maison, il y avait Ulla et Blitz, tous deux bergers allemands, et une dynastie de Piteau. Piteau I, PIteau 2 et PIteau III, les chats. La question était : Pourquoi Piteau ? Parce que "chat Piteau !" répondaient mes parents, fiers du jeu de mots. La guerre venait de se terminer, il n'y avait pas encore la télé et on riait encore de peu et de bon coeur.

En contrebas de la place, sous des marronniers, s'étalaient les jeux de boules où, le dimanche, les hommes venaient se mesurer à la lyonnaise et s'arsouiller au pastis. Lorsqu'une équipe était "fanny", on sortait la plaque émaillée sur laquelle figurait une pin-up au sourire provocant qui soulevait sa jupette et montrait ses fesses que les battus devaient embrasser. Nous, les gosses, on aimait bien voir les hommes "baiser Fanny".

​​​​​​​ C'est au parc d'à côté que j'ai fumé mes premières et dernières immondes cigarettes à l'eucalyptus. On se cachait beaucoup. Dans le foin, les greniers, les granges. Dans tout le village, on allait de planque de l'un en planque de l'autre. On n'avait pourtant pas grand chose à cacher, si ce n'étaient quelques jeux interdits avec les sauvageonnes que l'on connaissait depuis la maternelle.

​​​​​​​ Le 6 mars 1953, consternation générale. Joseph Staline vient de mourir. Un choc à la maison.

Près de chez nous, il y avait un bistrot qui avait peut-être un autre nom mais qui restait pour tous "chez Simone". Simone chez qui on entrait en étant  sûr d'avoir notre grenadine qui nous laissait des moustaches rouges sur les babines. Simone qui, telle la Madelon, apportait l'été des boissons fraîches  dans la salle d'attente de on papa pleine à craquer.

Notre génération est celle des Tricheurs. Nous avions dix-sept ans en 59 lorsque sortit le film de Marcel Carné. Dès lors, plus une boom ne s'est terminé sans son jeu de la vérité, dont la question finale était forcément : "Est-ce que tu veux coucher avec un tel ou une telle ? La bande originale du film était exclusivement composée de jazz. Du coup, nous écoutions du jazz. 

 On ne se lassait pas des chorus de Parker. Ascenseur pour l'échafaud était un de nos disques de chevet. NOs discothèques étaient faites de Miles Davis, Gillepsie, Coltrane, Parker, Thelonius Mon, Charlie Mingus, les Jazz Messengers, Art Blakey, Max Roach et out ce qui bopait.

L'arrivée du rock and roll et les yéyés ? On s'en foutait. Et puis on s'y est fait.

Toutes les occasions étaient bonnes pour aller chez les uns et les autres. Cela se passait en général l'après-midi. On dansait bops, slows et cha-chas. Gainsbourg chantait L'eau à la bouche et on transpirait sur Tequila.

 Nos rares escapades consistaient à descendre boire un verre en ville, et être, malheureusement, obligés d'écouter Pour une amourette de Leny Escudero, le tubes des juke-boxes de cet été-là.

 On se jetait sur la collection des Cahiers du cinéma avec avec Aznavour en fond sonore. On dévorait les articles sur Welles, Cocteau, Bresson, Trufaut, Godard, Chabrol en fumant des Celtiques, grosses cigarettes immondes très en vogue dans la Nouvelle Vague.

 Le 12 mai 1963, j'ai eu vingt et un ans. Je devenais majeur.

Fin novembre, le 23, Oswald et quelques autres ont choisi d'assassiner John Kennedy à Dallas. On l'a appris par la radio. Il n'y avait pas de télévision à la maison.

​​​​​​​La suite prochainement.

 

 

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21 mars 2019 4 21 /03 /mars /2019 23:24
L'Anchoïade de Fernandel

"La recette du jour ? L'anchoïade, concoctée par Fernandel. 

"Ingrédients :

Le panier de crudités (selon le marché) : 4 carottes, 2 endives, 1 céleri branche, 1 paquet de cébettes, 1 poivron, 6 champions de Paris, 1 betterave, 2 fenouils, 1 botte de radis, 2 artichauts, 1 choux fleur, 4 oeufs;

La sauce :

8 anchois au sel (de préférence ceux de Banyuls), 30 g de beurre, 1 dl d'huile d'arachide, 2 cuillères de crème fraîche épaisse, 6 gouilles d'air rose, poivre. 

La préparation ? Disponible sur demande.

Bon appétit.

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3 mars 2019 7 03 /03 /mars /2019 18:45
Les souvenirs de Gérard Jugnot

"Je me souviens que je chantais au catéchisme : « j’ai reçu le lieu divan et mon coeur est plein de joie… » à la place de : « j’ai reçu le Dieu vivant. »

J’adorai mon grand-père. Il avait beaucoup d’optimisme et une foi immense dans ses rêves. Il y avait à l’époque une émission de radio diffusée sur Radio-Luxembourg, patronnée par l’apéritif Bartissol, et baptisée d’un très joli nom : « L’homme des voeux ».

Un comédien se promenait en France avec un micro caché, et racontait des fariboles à des passants; Si la personne le démasquait et lui disait « Vous êtes l’homme des voeux ! », il gagnait une petite somme d’argent.

Mais s’il avait dans son porte-monnaie des capsules de Bartissol, ses gains étaient multipliés d’autant.

Mon grand-père avait ainsi un porte-monnaie rempli de capsules. Hélas, il n’a jamais rencontré « L’homme des voeux ». Pourtant, il y croyait si fort. je le remercie car c’est peut-être lui qui m’a donné la force et l’envie de croire, moi aussi, à mes rêves.

Mon oncle était épicier. J'adorais l’entendre balancer les « Et avec ça, qu’est-ce que je vous sers ? » et les « C’est moi qui vous remercie ! » en passant par les inévitables « Ca pousse pas » ou « Laissez, je vais balayer… » quand un client faisait tomber de la monnaie sur le sol.

Dans ces années 60, le travail était rude et quand je dormais dans leur petit appartement, on réchauffait mon lit avec des briques brûlantes chauffées dans la cuisinière en bois et enveloppées dans un chiffon. J’avais aussi droit au seau hygiénique, tapissé d’eau de javel, qui vous rendait constipé en un rien de temps.

un week-end par mois, nous allions chez mes grands-parents. Evidemment, on rentrait le dimanche dans les bouchons et on ratait « LE » film du dimanche soir ! Ce film tant attendu que nous offrait à voir, en noir et blanc, une fois par semaine, notre poste de télévision Ducretet Thomson.

J’ai encore bien présent à l’esprit ces moments si gris où, coincé à l’arrière de la Peugeot 403, je regardais l’heure et les voitures roulant au pas en écoutant la radio qui égrenait « Le PUC bat Saint-Etienne 3 buts à 2 » ou Sochau fait match nul avec le stade de Reims ». Kopa ou Just Fontaine ne me faisaient pas rêver, ils me privaient de Jean Gabin, de De Funès, de Michèle Morgan, de Bourvil, de Mylène Demongeot ou de Jean Marais.

Je me souviens que nous allions à la fête foraine. J’aimais les tours de manège et d’auto-tamponneuses. Mon père adorait les loteries. On achetait des petits tickets enroulés très serrés et le plaisir était intense quand on les déroulait et qu’on découvrait parfois le lot gagné. On rapportait beaucoup de saloperies, des peluches ou des saucissons…

Je dois aussi de grands moments de bonheur au feux d’artifice. J’aurai pu rester des heures sur les épaules de mon père à tripoter sa courte chevelure au dos parue de Pétrole Hahn en regardant, dans le ciel, les fusées éclater et se consumer dans la nuit.

J’entends encore les « Ah !!! » les « Oh !!! », les « Ah la belle rouge ! » ou les « Oh la belle bleue ! » de la foule.

Le téléviseur commençait à jouer un rôle considérable pour moi et pour toute ma génération. La RTF ! Une seule chaîne, en noir et blanc, qui ne difusait que quelques heures par jour. Avec des interludes !

Je me souviens des speakerines, femmes-troncs, qui nous distillaient les programmes d’une manière plus ses que télé 7 jours.

Et ces panneaux ! « Veuillez nous excuser pour cette coupure du son indépendante de notre volonté »… C’était l’époque du « ça vient de chez eux » que lançait ma mère quand mon père tapait sur la télé pour faire réapparaître l’image, disparue dans la neige.

Au début des années 60, le nouveau franc remplaça l’ancien. Je chevauchais un Sole repent en mauve et tentait d’épater le monde en fumant de méchantes cigarettes : des Boyards maïs.

A l’école, c’était aussi la cascade des « avis de sanction », et là, ça rigolait moins quand il fallait les faire signer par les parents ou que ma pauvre mère était convoquée chez le censeur. Elle tombait des nues : « Je ne comprends pas, monsieur le censeur, il est si sage à la maison, on ne l’entend pas… »

Une époque formidable."

 

 

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2 mars 2019 6 02 /03 /mars /2019 18:37
Les souvenirs d'Arletty

"Je suis comme je suis ...

Elle pousse ses premiers cris au 33, rue de Paris à Courbevoie, rive gauche de la Seine. Née sous le signe du Taureau, terroir et concret, elle sera, n’en déplaise aux imaginatifs, plus fourmi que cigale. Econome.

En ces années de la in du XIXe siècle, Zola crie son « J’accuse ». L’impératrice Elisabeth d’Autriche vient d’être assassinée à Genève. L’affaire Dreyfus divise les Français.

Dans son berceau, le bébé pressent qu’elle ne va pas s’ennuyer dans ce monde où l’on s’engueule…

 

Puteaux est une Italie miniature à cette époque, envahi par des exilés qui ont fui la guerre civile. C’est en chantant O Sole Mio que vous vous imprégnez de la véhémence napolitaine…

1905. La fête à Neuilly s’étale sur plus de deux kilomètres. Tintamarre ronflant des orchestres, limonaires et manèges. Juchée sur les épaules de votre père, barbouillée de guimauve, suçotant un mirliton, vous êtes émerveillée par la foule, les cris, l’odeur des frites, de moules et de nougats.

Grand spectacle, fête provisoire, comme un décor de cinéma. Est puis, il y a la Goulue. Un personnage du siècle. Et Louise Weber qui fait fureur en reine du canacan. Blonde, grande, les cheveux sur le front, des rouflaquettes etc es risettes. un ruban noué dans le cou et soixante centimètres de froufrous et de dentelles qu’elle faisait virevolter.

Dans les journaux de l’époque on notait poliment qu’ « elle avait le feu aux fesses ! »

Les filles sont belles « au coin d’la rue là-bas ». Sous les réverbères, les racoleuses parfois en robe de soirée, tour de cou de lapin, attendent leur clientèle.

A la sortie des usines, entre midi et une heure et demie, on faisait cercle autour des gars qui venaient avec leur accordéon, leur mandoline, et on chantait des chansons. C’était comme ça la vie là-bas. Y avait pas de pauvres. Beaucoup de gaieté.

1912. Enlèvement de la Joconde. le célèbre tableau de Léonard de Vinci disparaît du Musée du Louvre. Mona Lisa se fait la malle. On la cherche partout.

Les journaux ne parlent que de ça. Dans la rue, nous les gosses, on chantait :

« On a retrouvé la Joconde,

Avec sa petite gorge ronde.

Elle était en Italie

en train de fauchera des macaronis. »

 

Et puis, il y a eu aussi la « bande à Bonnot », belle histoire de voleurs. Tout le monde les cherchait, même nous les mômes. Tout le monde les voyait partout.

Et puis ce fut l’été 1914. Un nom résonna partout : Sarajevo. la guerre commença. Le 31 juillet 1914, Jean Jaurès est assassiné par un jeune de vingt-huit ans, Raoul Villain. A la Brasserie du Croissant,  rue Montmartre.

Le samedi et le dimanche, on dépensait plus que d’habitude. On appelait « faire sauter l’anse du panier ».

La suite ? Sacha Guitry triomphe au Palais-Royal, avec Yvonne Printemps. Et après 1561 jours de guerre, les canons ferment leur gueule. La colombe de la paix, traitresse, prend la relève de la « der des der »; elle amène dans son sillage la grippe espagnole. Bilan : des millions de morts en paix !

 

Aux tôtés d’une actrice anglaise et de Mirka, la danseuse des jolies Bergères, vous chantez des « gueuseries » du genre :

« C’est nous les petites bourelles

des tortures corporelles

Pour une bagatelle

On coup, on écartèle

on tenaille les mamelles

on retourne les prunelles

on pince les parties naturelles

C’est nous les p’tites bourelles. »

 

Il y a Clara Ward, princesse de Chimay, la première « femme nue » de l’histoire du music-hall. Il y a aussi Maud Loty, surnommée « la reine du théâtre en pyjama », parce qu’elle apparaît souvent en déshabillée. Elle a créé « Il m’a vu nue, toute nue », chanson que Mistinguett rendra célèbre.

C’est bon alors de prendre le temps de vivre dans  Paris, capitale des troquets.

Parmi les excentricités, une jeune noire américaine, plutôt d’aspect timide, arrive à Paris. Elle s’appelle Joséphine Baker. Vous : « Quand on arrive à Paris avec deux bananes, quelle réussite ! »

 

Sur l’air de « Y a d’la joie » qui venait tout juste de sortir, je chantais :

« Blum !

Mon petit coeur fait Blum ! »

 

J’ai joué dans « Le jour se lève », avec Carné (annagramme d’écran) et Jacques Prévert, le poète.

Puis dans Circonstances atténuantes de Jean Boyer. « Pas folle la guêpe » restera.

De Gaulle, futur général de la France libre, ayant aimé Marie-qu’à-d’ça, fredonne les paroles de Jean Boyer : « Elle était jeune et belle, comme de bien entendu… » Les soldats partiront au front cet air de Georges Van Parys à la bouche.

Pendant la guerre, les salles de cinéma deviennent des rouges pour les Parisiens, car elles sont bien chauffées. On y projette des productions de la Continental et de la Toi, firmes allemandes. C’est l’époque des bobards. On prétend que Goering est mort. Que de Gaulle est le fils naturel de Pétain…

Puis c’est « Les enfants du Paradis ». Ou je joue Garance, au sourire de Joconde, la demi-déesse au nom de fleur. Sa chanson est son hymne :

« Je suis comme je suis,

Je suis faites comme ça,

Quand j’ai envie de rire,

Oui, je ris aux éclats !

J’aime celui qui m’aime,

Est-ce ma faute à moi

Si ce n’est pas le même,

Qui m’aime chaque fois ? »

 

Un vent de panique souffle sur ces gens qui furent « très occupés »… et les autres ! Dans les bagarres, on ne fait pas toujours le détail. Georgel chante opportunément : « La vie commence demain ! »

J’ai été ensuite emprisonnée au dépôt. Il y avait la mère d’Edith Piaf. Du côté des hommes, Tino Rossi chantait Ave Maria à la messe dominicale.

Je me souviens d’Yvonne Printemps, elle avait un charme etc exceptionnel Sacha disait d’elle : "dons de Dieu de dons de Dieu ! "

Un mot enfin de Jacques Prévert :

« Elle est d’ailleurs

Comme la mer

ou comme une ville

Calme mouvementée lucide ingénue marrante…

Arletty

Elle est merveilleuse."

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Livre d'or

Première affiche

 

  "MA MAMIE M'A DIT"  

Spectacle nostalgique 

 

"On nous avait promis la magie, promesse tenue : un spectacle plein de féérie de souvenirs où chacun se retrouvait. Une belle énergie. Les résidents ont adoré. Merci." Marie ("La Clairière de Luci" - Bordeaux)
 
"Formidable ! Nous sommes tous remontés dans le temps, nous avons vingt ans, on a ri, on a presque pleuré et surtout on a chanté. Merci." Cathy (Arles)
 
"Un véritable petit chef d'oeuvre" ; "La légion d'honneur pour la créativité" "Un véritable artiste" ; "Après-midi formidable" ; "Absolument parfait" ; "Une rétrospective originale" ; "Un très bon moment d'évasion". Propos recueillis à la résidence Emera d'Angoulême  
 
"Qu'est-ce qu'on attend pour être heureux... C'était magnifique. Nous avons revu toute notre jeunesse et notre enfance. Et c'est beau de redevenir jeune dans l'ambiance d'autrefois." Aimée et Janine
 
"Les chansons, les réclames et les anecdotes ont transporté les résidents dans leur enfance. Une après-midi de nostalgie mais aussi de chansons et de rires. Merci encore pour ce magnifique spectacle." Sandrine
 
"Spectacle complet, tellement agréable et thérapeutique pour nos personnes âgées, encore félicitations !" Docteur Souque
 
"Un choix extraordinaire de chansons, des moments magiques, des photos magnifiques, vous nous avez mis de la joie dans le coeur. Et retrouver sa jeunesse avec tous ces souvenirs, ça fait plaisir et j'espère que vous reviendrez nous voir." Mme Lorenzi (Juan-Les-Pins)
 
"Pour ma fête, par un pur hasard je me suis retrouvé dans un club de personnes âgées où j'ai pu assister à votre spectacle sur le passé. Cela m'a rappelé mes grands-parents et mes parents et c'était vraiment un moment magique." Josette, La Roque d'Antheron
 
"Bravo bravo bravo Regis, c'est le meilleur spectacle que j'ai vu depuis que je fais le métier d'animatrice." Bénédicte La Salette-Montval (Marseille)
 
"Je n'imaginais pas lorsque je vous ai accordé un rendez-vous que vous enchanteriez pendant 1 h 1/4 les personnes âgées d'une telle façon. Merci pour votre prestation qui a fait revivre les moments publicitaires, évènementiels et musicaux de leurs vies." Michelle, CCAS de Toulouse
 
"Un super voyage dans le temps pour le plus grand plaisir des résidents. Merci à Régis pour cette magie et à bientôt." Brigitte (Lunel)
 
"Enfin un retour à notre "époque". Quel bonheur, que de souvenirs, quelle belle époque ou l'amitié était de mise. Merci pour cette très belle après-midi, on s'est régalé avec ce très très beau spectacle". Danielle (Mirandol)
 
"Super - divinement bien -  tout le monde était enchanté même que M. Benaben a dit : "Vous nous avez donné l'envie de revivre notre vie"." Sylvie (Sainte Barthe)
 
"Un grand merci pour ce bon moment et je crois, je suis sûre, qu'il a été partagé par mon mari." Mme Delbreil
 
"Une féérie de l'instant." Christian
 
"Beaucoup d'émotion dans ce spectacle plein de chaleur et d'humanité." Sylvie
 
"Une soirée inoubliable. Continuez à nous émerveiller et faites un long chemin." Claude
 
"Le meilleur spectacle que j'ai jamais vu. De loin." Tonton Kiko
 
"C'est bien simple, je n'ai plus de Rimmel !" Claudine (seconde femme de Tonton Kiko)
 
"A ma grande surprise, j'ai versé ma larme. Tu as atteint mon coeur. Bravo pour ces sentiments, ces émotions fortes, j'ai eu des frissons par moment." Ta couse Céline
 
"Redge, encore un bon moment passé en ta présence. On était venu plus pour toi que pour le spectacle, mais quelle agréable surprise ! On est fier de toi, continues d'oser, de vivre !" Pascale
 
"J'avais froid, un peu hagard, l'humeur moribonde et puis voilà, il y a toi avec toute ta générosité, l'intérêt, l'affection que tu as toujours su apporter aux autres, à moi aussi et Dieu sait si tu m'as rendu la vie belle depuis qu'on se connaît comme tu as su le faire une fois de plus." Jérôme
 
"Ce spectacle est nul à chier et je pèse mes mots." Gérard
 
memoria.viva@live.fr

Ma Mamie m'a dit...

Madka Regis 3-copie-1

 

COLLECTION "COMEDIE"

Mamie est sur Tweeter

Mamie n'a jamais été Zlatanée !

Mamie doit travailler plus pour gagner plus

Mamie, tu l'aimes ou tu la quittes

"Casse-toi pauvre Régis !"

Papi a été pris pour un Rom

Mamie est sur Facebook

Papi est sur Meetic

Il y a quelqu'un dans le ventre de Mamie

Mamie n'a pas la grippe A

La petite maison close dans la prairie

 

COLLECTION "THRILLER"

Landru a invité Mamie à la campagne...

Sacco et Vanzetti

Mamie a rendez-vous chez le docteur Petiot

La Gestapo française

Hiroshima

 

COLLECTION "SAGA"

Les Windsor

Mamie et les cigares du pharaon

Champollion, l'homme qui fit parler l'Egypte

Mamie à Tombouctou

 

COLLECTION "LES CHOSES DE MAMIE"

Mamie boit dans un verre Duralex

Le cadeau Bonux

Le bol de chocolat chaud

Super Cocotte

Mamie ne mange que des cachous Lajaunie

 

COLLECTION "COUP DE COEUR"

Mamie la gauloise

Mamie roule en DS

Mamie ne rate jamais un apéro

Mamie et le trésor de Rackham le Rouge

 

COLLECTION "DECOUVERTE"

Mamie va au bal

La fête de la Rosière

Mamie au music-hall

Mamie au Salon de l'auto

 

COLLECTION "SUR LA ROUTE DE MAMIE"

Quand Papi rencontre Mamie

Un Papi et une Mamie

Mamie fait de la résistance

Mamie au cimetière

24 heures dans la vie de Mamie

 

COLLECTION "MAMIE EXPLORE LE TEMPS"

Jaurès

Mamie embarque sur le Potemkine

Mamie et les poilus

Auschwitz

 

COLLECTION "FRISSONS"

Le regard de Guynemer

Mr et Mme Blériot

Lindbergh décroche la timbale

Nobile prend des risques

 

COLLECTION "MAMIE EN BALLADE"

Mamie chez les Bretons

Mamie voulait revoir sa Normandie !

La fouace Normande

La campagne, ça vous gagne...

Mamie à la salle des fêtes

Launaguet

La semaine bleue

Le monastère

 

COLLECTION "MAMIE AU TEMPS DES COURTISANES"

Lola Montès

Les lorettes

Mme M.

Napoléon III

Plonplon

La marquise de Païva

Mme de Pompadour

Générique de fin