A propos des 6…
Les 6 travaillant en équipe peuvent être trop préoccupés par les rapports personnels. Ils doivent se concentrer sur la tâche à accomplir, au lieu de passer leur temps à se demander ce que pensent les uns et les autres. Il est bon qu’ils fassent régulièrement le point avec un collègue qu’ils respectent pour lui exprimer leurs inquiétudes. En effet, une fois qu’ils sont rassurés, la plupart de leurs doutes s’évanouissent.
D’ailleurs le simple fait de se confier les soulage. Les 6 ont donc tendance à réagir de manière très tranchée : soit ils formulent des critiques pour provoquer un débat et connaître la position de leurs collègues, soit ils évitent la confrontation en se montrant chaleureux et consciencieux.
Le temps et l’attention que les 6 consacrent aux rapports personnels leur sont très utiles pour savoir comment leurs collègues raisonnent, agissent et prennent des décisions, mais les autres se dévoileront plus facilement s’ils peuvent s’exprimer dans un cadre chaleureux. Les loyaux-sceptiques doivent se souvenir que la foi est le meilleur remède au doute. Ils doivent apprendre à se faire confiance et à faire confiance aux autres, sans pour autant abandonner leur esprit critique au profit d’une foi aveugle. Toutes les activités recèlent une part de risque, mais les 6 ne doivent pas se laisser obnubiler par ce risque. En l’occurrence, avoir la foi consiste à rester concentré sans sombrer dans le doute.
Les valeurs caractéristiques
Ce sont la loyauté, la confiance, la fidélité. Le contraire est la méfiance, l’impossibilité de prévoir, la trahison. Ce dernier mot, « trahison » est assez courant chez les personnes en base 6 et ne traduit pas nécessairement un acte grave commis à leur encontre. « cela fait 20 ans que je le connais. Je suis à peu près sur de sa loyauté. Désormais, je ne pense pas qu’il puisse me trahir un jour ! » Une trahison impardonnable, en cas d’agression ou d’attaque : « Ne pas être défendu par quelqu’un de confiance, dont je m’attendais à ce qu’il le fasse ! »
La fierté et le charisme
Une personne en base 6 est fière de savoir toujours prendre ses responsabilités vis à vis des siens (famille, amis) et de leur être fidèle. De plus, elle est fière d’être chaleureuse, gaie, ouverte, honnête et digne de confiance.
Son charisme est de développer autour d’elle la sécurité, la prudence et la loyauté à l’autorité et à l’équipe.
Les comportements usuels
Une personne en base 6 ressent le monde comme très exigeant envers elle… et dangereux ! Craintive, elle a besoin d’appartenir à un groupe et d’être légitimée. Pour elle, il y a les siens et les autres. Loyale, dévouée, chaleureuse envers les siens, elle leur donne un sentiment de puissance et de pouvoir. Elle respecte les règles, est sérieuse et prête au sacrifice. Mais elle a du mal à se décider, tellement elle craint de se tromper. Son problème est l’insécurité. Aussi les changement l’effraient-ils.
Influence des contacts
Avec un contact en base 5, vous êtes plus introverties, encore plus cérébrales, prudentes et distantes.
Avec un contact 7, vous êtes plus extraverties, plus attachées aux biens matériels et aux plaisirs, plus actives, plus impulsives.
Les souvenirs d’enfance
Souvent le problème d’enfance a été de vivre avec des proches imprévisibles. Du moins l’enfant les a-t-il perçus ainsi. « Avec mon père ou ma mère, je ne savais jamais à quoi m’attendre ! » Ce peut être le cas lors d’une naissance d’un petit frère ou d’une petite sœur. « Avant, on s’occupait de moi, on me dorlotait. maintenant c’est finit pourquoi ? » Ce peut être lié à des évènements non expliqués : « A ce moment là on a déménagé et je n’ai toujours pas compris pourquoi. » Pour cet enfant, le rapport à l’autorité est ambigu : il a besoin d’une autorité forte en qui il est toute confiance, qui le sécurise et en même temps, il se méfie du pouvoir. « Puisqu’il est impossible de prévoir les comportements des adultes, je me crée un système d’interprétation, en devinant les vraies raisons cachées derrière les comportements apparents et ce qu’on me dit. » Cette démarche s’accompagne de beaucoup de dialogue interne et de lectures de pensée. Aussi, le petit en 6 se tourne-t-il vers les autres pour prendre de l’information… et prédire. Car il a un besoin vital de prévision.
Mécanismes de défense mis en œuvre
Les personnes en 6 ont une propension à développer des scénarios des pires dangers possibles. Leur méfiance les conduit à reporter sur les autres toute l’hostilité, l’agressivité, la méfiance qu’on témoigne parfois à leur encontre. Ils projettent sur les autres tout ce qui peut alors les animer de manière désagréable. Ce mécanisme de défense se nomme la projection.
La compulsion spécifique
Une personne en 6 entend répondre à toutes les exigences que lui impose l’autorité. Elle en éprouve une inquiétude qui empoisonne son existence. Aussi vit-elle sous l’emprise de la peur. Cette peur se manifeste dans le sérieux avec lequel elle considère toute déviation par rapport à la loi, au contrat passé, même de manière implicite. Par peur de n’être pas respectueuse, conforme, elle « bétonne » tout autour d’elle.
L’appréhension des émotions
Les émotions sont en général gênantes parce qu’imprévisibles. Comme les processus internes n’empêchent pas de penser à ce que pourraient être ces émotions si elles survenaient, une personne en 6 à un recours : ruer sur le travail, donc manifester des comportements externes et visiter la base 3.
Les émotions les plus difficiles pour elle : se sentir paralysée devant une situation non prévue et surtout être trahie par quelqu’un en qui elle se fiait.
Rapport avec le temps
A cause de leur doute viscéral, les personnes en base 6 ont très souvent besoin de temps pour prendre des décisions. « Qu’est-ce que ma décision va provoquer chez les autres ? » Cette réflexion peut durer une demi-heure ou … 10 ans. Mais dés que cette fichue décision est prise, elle la met en œuvre… tout de suite ! A partir de ce moment là, le temps commande. Les 6 savent aussi bien vivre l’instant que survoler le temps et sont le plus souvent orientées vers le futur. Ce sont des gens ponctuels, qui ont besoin d’un programme précis. Qu’on désorganise leur emploi du temps les perturbe beaucoup !
Ce que votre responable et votre équipe peuvent attendre d’un 6 :
Ayant des doutes et se méfiant de l’évidence, il a une grande faculté d’analyse. Pour combattre sa peur il est capable de partir en guerre pour des causes que d’aucuns pensent perdues d’avance. Et gagner. Il y a du Don Quichotte, chez cet homme là (ou femme). Pour qu’il soit au mieux de son activité, il lui faut une certaine opposition. La peur, le doute (essentiellement intellectuelle) disparaissent quand il est confronté à des difficultés réelles, émotives ou viscérales. Il emploie alors une énergie et une intelligence du cœur qui étonnent ceux qui le connaissent habituellement. Il peut être créatif, avoir de bonnes idées et être un bon médiateur. S’il est le leader, il se préoccupe en priorité des relations humaines avec un côté « qui n’est pas avec moi est contre moi ! ». Il fait preuve sur la durée de beaucoup de pugnacité.
Quelques pistes si vous voulez les motiver :
- Rassurez-le souvent.
- Laissez lui du temps pour décider.
- Respecter son rythme de travail.
- Tenez toujours vos promesses, vos engagements.
- Ecoutez-le attentivement et soyez direct et clair.
- Sachez rire et plaisanter avec lui. Reconnaissez son ouverture, sa gaieté, son loyalisme, sa solidarité et sa justice.
- Rassurez-le en lui disant que tout va bien entre vous.
L’analyse de Helen Palmer, spécialiste de l’Ennéagramme
- Très sensible aux difficultés potentielles, aux dangers, aux obstacles
- Beaucoup d’imagination ; se crée des scénarios catastrophes
- Préoccupé par les questions de sécurité
- Remet en cause les arguments
- Pas dupe face aux autres
- Voit les implications et le sens caché de ce qu’on lui dit
- Remet en cause l’autorité
- Ambivalent vis-à-vis de la réussite ; n’en tient pas compte ou n’achève pas le projet
- Perd du temps parce qu’il redoute l’issue du projet
Les 6 doivent apprendre à détecter les premières manifestations de leur anxiété. Il doit se demander : "Pourquoi on cherche à me manipuler ?" Une partie de son appréhension s’évanouirait s’il s’efforçait de garder les pieds sur terre. Il devrait demander l’avis de son responsable chaque fois qu’il sent que son imagination est prête à s’emballer. »