"Le petit Saint-Victor.
Saint-Victoret est une bourgade très charmante située à quatre heures de Carmaux (en stop). C'est ici - à cet endroit très précis - qu'on s'est retrouvé pour se souvenir d'un temps où la vie était plus belle et le soleil plus brûlant qu'aujourd'hui. Et ce fut aussi l'occasion de faire la fête avec le Glaude et ses amis.
Qui est le Glaude ?
Il s'appelle - de son vrai nom - Claude Ratinier. C'est un paysan sabotier qui aime péter sous les étoiles avec son ami Francis Chérasse.
Un paysan puisatier dit le Bombé.
Détail : le Glaude et le Bombé ne pètent que dehors. Ils savent se tenir. Ils ont déjà été au restaurant.
Problème : quand ils pètent, un martien déboule. Comme dit le Glaude très justement : "Si on peut plus péter sous les étoiles sans faire tomber un martien, il va nous en arriver de pleine brouettes !"
C'est pas faux.
C'est en tout cas ce que pense le Bombé. Son voisin et meilleur ami. Un meilleur ami un peu spécial puisqu'il a toujours été un vieux garçon. Un vieux garçon qui a quand même eu une femme.
Celle du Glaude.
Cela ne leur empêche pas de boire l'apéritif ensemble avec le pastaga du Glaude et l'eau du puit de Bombé. A ce propos, on écoute le Bombé religieusement :
"Mon eau, elle a une température de haute précision pour le perniflar... Si c'est glacé, ça tranche l'ventre. Mais là, ça te descend dans les boyaux comme la rosée du matin sur les feuilles".
C'est joliment dit.
N'empêche qu'ils tournent quand même à cinq, six litres par jour. Alors qu'ils n'ont droit - d'après le docteur du village - qu'à une chopine.
- Par repas ???!" demande le Glaude.
- Par jour !" dit le docteur.
Encore un qui ne comprend pas que c'est pas seulement du pinard, mais que c'est de l'amitié.
Après tout, il faut bien se "nettoyer la gorge de la poussière" comme dit - joliment - le Glaude. Surtout quand on mange de la soupe au choux.
"Pourquoi manger de la soupe au choux ?" demandera un Pascal ou un Blaise mal intentionné.
"Parce que la soupe au choux mon Blaise, ça parfume jusqu'au trognon, ça fait du bien partout où qu'elle passe dans les boyaux. Ca tient au corps, ça vous fait des gentillesses dans la tête. Tu veux qu't'y dise : ça rend meilleur."
C'est pas moi qui l'écrit. C'est le Glaude.
Et la Denrée...
Mais revenons à nos moutons, à la fin du spectacle, le Glaude nous a avoué qu'avec le Bombé ils avaient passé un bon moment.
Il nous a même dit cette phrase que je ne fais que citer : "On a ri, c'est bien. Il faut rire. On a pleuré, c'est très bien. Il faut pleurer. On s'est souvenu, c'est encore mieux. Il faut se souvenir".
Puis il a rajouté - en partant ! - cette phrase lapidaire :
- Mais il faut qu'on pète !